Les pharmacies bientôt en rupture de valsartan ?
A partir de septembre, certaines pharmacies ne seront peut-être plus en mesure de délivrer de médicaments à base de valsartan. L’ANSM précise qu'il existe de "nombreuses alternatives efficaces".
Si vous prenez des médicaments à base de valsartan - ces médicaments prescrits en cas d'insuffisance cardiaque, d'hypertension artérielle et après un infarctus cardiaque récent - vous risquez d'avoir de mauvaises surprises en septembre à la pharmacie...
Selon l'Agence du médicament (ANSM), des tensions d'approvisionnement existent pour les médicaments à base de valsartan depuis le rappel au niveau mondial de certains de ces médicaments en raison de la détection d'une substance indésirable chez un fabricant chinois. En France, par précaution, les lots concernés par ce défaut de qualité ne sont plus commercialisés depuis le mois de juin.
Pas de risque immédiat aigu lié au défaut de qualité
C’est pourquoi, à partir de septembre prochain, certaines pharmacies ne seront peut-être plus en mesure de délivrer de médicaments à base de valsartan, selon l'ANSM, qui précise qu'il existe de "nombreuses alternatives efficaces". L'ANSM rappelle qu'il n'existe pas de risque immédiat aigu lié à ce défaut de qualité. "En aucun cas", il ne faut arrêter son traitement sans avoir consulté un médecin.
Le risque d'arrêt brutal est réel (poussées d'hypertension, décompensations cardiaques, accidents neurologiques), insiste l'agence sanitaire. Elle conseille aux patients de vérifier avec un pharmacien si leur médicament fait partie de la liste des médicaments concernés. Ce dernier pourra, si nécessaire, fournir une boîte non concernée ou un autre médicament de la même famille que celui prescrit, après en avoir informé leur médecin.
- Un numéro vert, 0800 97 14 03, est ouvert depuis juillet, pour répondre aux interrogations des patients ou de leur entourage (appel gratuit du lundi au vendredi de 9h à 19h).
Les documents d'information et la liste complète des médicaments, ceux concernés et non concernés, sont consultables en ligne sur le site de l'ANSM.
1,3 million de personnes sont concernées en France
"Dans ce contexte de tensions d'approvisionnement", l’ANSM "demande aux médecins de ne plus initier de traitement par valsartan". Et, "afin de préserver les stocks de valsartan restants et de garantir la prise en charge des patients pour lesquels il n'existe pas d’alternative", l'ANSM a mis en place "un contingentement selon les recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS) et la société française d'hypertension artérielle (SFHTA)".
Le valsartan doit être réservé à l'insuffisance cardiaque non contrôlée par un autre "sartan", à l'infarctus récent et à l'hypertension artérielle équilibrée grâce à plusieurs médicaments, dont du valsartan. Le retrait des produits dans les pharmacies a porté sur à peu près la moitié des médicaments à base de valsartan. Près de la moitié des patients traités en France avec cette molécule, soit environ 1,3 million de personnes, sont concernées. Le défaut, une impureté décelée dans la substance active fabriquée par la société chinoise Zhejiang Huahai Pharmaceuticals, est la N-nitrosodiméthylamine (NDMA), substance classée comme probablement cancérogène chez l'homme.