Hôtel-Dieu : le Dr Kierzek, chef du SMUR, débarqué
Le médecin urgentiste Gérald Kierzek, figure de proue du mouvement de contestation contre la fermeture programmée des urgences de l'Hôtel-Dieu, a été démis lundi de ses fonctions de responsable du SMUR, le service mobile d'urgence et de réanimation.
La nouvelle a été officialisée ce lundi par lettre recommandée. Le Dr Gérald Kierzek n'assumera plus ses fonctions de responsable du SMUR, tout en restant urgentiste à l'Hôtel-Dieu. La lettre est signée par le chef de service des urgences Bertrand Renaud.
Devoir de réserve
Parmi les motifs invoqués pour démettre l'urgentiste de ses fonctions figurent le non-respect des "obligations de réserve (…) professionnelle", "le manque de loyauté au regard du projet de soin et d'organisation du service" et "la mise en cause du chef de service".
Pour Gérald Kierzek, cette décision est éminemment politique :"mon travail ne change pas fondamentalement, je vais continuer à voir les malades. Cette décision est symbolique et exemplaire, pour faire peur aux autres docteurs qui voudraient sortir du rang".
Le chef de service Bertrand Renaud, au contraire, affirme que la décision est principalement dictée par des motifs d'organisation interne du service : "Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises ces derniers mois et je lui avais indiqué que je n'étais pas satisfait de ses missions d'encadrement. C'est donc l'aboutissement d'un long processus", avant d'ajouter que "cette décision ne remet en aucun cas en cause les qualités de Gérald Kierzek en tant que médecin urgentiste".
Chef de file de la contestation
Cette décision fait suite au bras de fer entre l'administration et le personnel concernant la fermeture du service des urgences de l'Hôtel-Dieu prévue le 4 novembre 2013. Gérald Kerziek, en temps que porte-parole du projet alternatif, a pris la tête de la contestation.
"La seule chose qui compte c'est le code de déontologie. Si je pense que les décisions de l'administration ont des conséquences sanitaires graves sur les patients, c'est mon devoir en temps que médecin de les dénoncer", affirme l'urgentiste.
Pour le professeur André Grimaldi, président du mouvement de défense de l'hôpital public, "un médecin prête serment. C'est donc de son devoir de dénoncer publiquement une décision s'il pense qu'elle est erronée et qu'elle fait courir des risques à des patients. Cette décision est un abus de pouvoir de l'administration".
Gérald Kierzek bénéficie du soutien de la CGT-santé qui affirme que l'urgentiste fait office de "bouc émissaire". Christophe Prudhomme, membre de la direction du syndicat insiste : "Il n'est pas tout seul Gérald Kierzek, il est soutenu par des élus de la République, des associations et les membres du personnel".
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