"On ne forme pas assez d'ophtalmologistes en France !"
Il faut souvent attendre plus de six mois pour obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmologiste. Le Syndicat national des ophtalmologistes de France réclame "zéro délai d'attente". Le Magazine de la santé a reçu, mercredi 1er février 2017, Lionel Leroy, secrétaire général du SNOF.
- Beaucoup de personnes renoncent aux soins ophtalmologiques à cause de temps d'attente trop important pour un rendez-vous. Qui est responsable de cette situation ?
Lionel Leroy, secrétaire général du SNOF : "Aujourd'hui, on ne forme pas assez d'ophtalmologistes en France ! Au moins 250 ophtalmologistes prennent leur retraite chaque année, et il n’y en a pas plus de 150 qui sont formés.
"Il faut augmenter le nombre de postes attribués à l’ophtalmologie. Il y a des spécialités très déficitaires dans la répartition des postes ; l’ophtalmologie est la plus déficitaire. C’est là où il y a les plus grands délais de rendez-vous. Il faut augmenter le nombre d’ophtalmologistes !"
- Ne serait-il pas plus simple de passer directement par un opticien pour changer ses lunettes ?
Lionel Leroy, secrétaire général du SNOF : "C’est opérationnel dès maintenant. Il y a eu un décret qui a permis le renouvellement des équipements optiques, dans des conditions définies par la loi. Ça vous permet de renouveler vos équipements optiques directement chez un opticien. Mais il faut toujours que le premier équipement soit prescrit par un ophtalmologiste, car il doit s’assurer qu’il n’y a pas de pathologie sous-jacente. Puis, quand ça fait au moins 5 ans que vous n’avez pas vu d’ophtalmologiste, si vous êtes un adulte de moins de 45 ans, ça semble naturel de revoir le spécialiste, pour voir si votre situation a évolué."
- Quel est le rôle des orthoptistes dans les cabinets ?
Lionel Leroy, secrétaire général du SNOF : "Leur place est considérable, et elle ne date pas d’hier ! Elle ne date pas de la dernière loi Santé, mais aux années 2000, puis 2007, et enfin 2016.
Aujourd’hui presque 40% des ophtalmologistes travaillent en collaboration avec un orthoptiste dans leur cabinet. Ils confient aux orthoptistes les actes d’évaluation oculaire, pour ensuite faire les actes d’évaluation médicale, la surveillance et les soins. Il faut augmenter le nombre d’ophtalmologistes, mais il faut aussi tout faire pour favoriser la délégation de tâche."