Prothèse de hanche : à quel âge peut-on opérer ?
À partir de quel âge peut-on être opéré pour une prothèse de hanche ? Y a-t-il un âge limite pour cette intervention ? Les suites opératoires sont-elles plus compliquées après 75 ans ?
Les réponses avec le Dr Simon Marmor, chirurgien orthopédiste :
"En fait, il n'y a pas d'âge pour être opéré pour une prothèse de hanche. On essaie d'opérer les personnes le plus tard possible, uniquement quand il y a un échec du traitement médical puisque dans un certain nombre de cas, la prise d'antalgiques ou d'anti-inflammatoires va suffire à atténuer les symptômes et à permettre aux personnes de vivre normalement. Il n'y a pas d'âge parce qu'en fait on opère quand la situation n'est plus supportable parce que les personnes ont mal, elles n'arrivent plus à marcher, elles n'arrivent plus à mettre leurs chaussettes, quand leur qualité de vie est très altérée… on peut commencer à réfléchir à une intervention.
"Classiquement on essaie d'opérer le plus tard possible parce qu'on ne connaît pas exactement la durée de vie de la prothèse et si la première prothèse peut donner de très bons résultats, le changement d'une prothèse peut être plus compliqué avec des résultats un peu moins bons. Il faut tout de même rester prudent sur les indications. Les difficultés chirurgicales ne sont pas liées obligatoirement à l'atteinte anatomique. Le fait d'attendre ne péjore pas le résultat d'une prothèse future.
"Il n'y a pas d'âge limite pour l'opération. L'âge sur la carte d'identité est une donnée, mais il faut plutôt voir l'âge physiologique, comment les personnes sont dans leur corps, est-ce qu'ils ont beaucoup de maladies associées, du diabète… Est-ce qu'ils sont fumeurs, est-ce qu'ils sont en surpoids… Il y a beaucoup de comorbidité, de maladies qui vont rendre plus compliquées les suites de l'intervention. Si un sujet âgé est motivé et demandeur d'une intervention, ça se passera très bien, il n'y a pas de limite, on peut opérer des centenaires dans de très bonnes conditions. Et inversement, il y a des patients à 60 ans qui ont plein de pathologies et pour lesquels l'opération sera, elle, plus dangereuse. On n'a donc pas de réelles limites, il faut vraiment réaliser une évaluation en consultation avec le patient et avec l'anesthésiste."