Dix ans pour mieux connaître la santé des étudiants
Une étude sur dix ans qui suivra la santé de 30.000 étudiants, a été lancée le 2 avril 2013 à Bordeaux. Le projet, nommé "i-Share", cible quatre axes pathologiques : la migraine, la santé mentale, les infections sexuellement transmissibles et les comportements à risque et accidents.
Le projet "i-Share" est le fruit d'une collaboration entre les universités de Bordeaux et de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur une période de 10 ans, la migraine, la santé mentale, les infections sexuellement transmissibles et les comportements à risque et accidents, tout comme l'impact des études supérieures sur la maturation du cerveau, seront les grands thèmes explorés par cette enquête auprès de 30.000 étudiants.
La migraine a été ciblée car elle est "fréquente chez les jeunes", la santé mentale "en raison du grand nombre d'étudiants qui se disent stressés ou déprimés ou atteints de pathologies plus graves", les infections sexuellement transmissibles "très fréquentes chez les jeunes", et les conduites à risques (addictions, abus de substances, conduites violentes, accidents...) "pour évaluer leurs conséquences sur la santé et également sur la réussite universitaire et identifier les facteurs de risque", souligne le communiqué de lancement de l'étude.
Dans un premier temps, il s'agira d'"évaluer la fréquence et l'impact de plusieurs maladies qui peuvent avoir des conséquences immédiates ou à court terme sur la santé et le bien-être des étudiants". Dans un deuxième temps, cette étude "permettra de tester des stratégies de prévention, de dépistage et de prise en charge de ces maladies". L'objectif étant aussi de nourrir les politiques de santé des universités, de mutuelles, voire du ministère.
Selon Christophe Tzourio, neurologue et épidémiologiste bordelais et investigateur principal, les étudiants et jeunes adultes sont ciblés car la santé de cette population de 2 millions est "assez mal connue, faute d'études très importantes ou sérieuses à leur sujet, à la différence d'autres groupes comme les nouveaux-nés, les personnes d'âge moyen, les personnes âgées". Cette étude est "importante car les habitudes de comportement prises à cet âge-là vont durablement affecter" la santé plus tard dans la vie, a-t-il expliqué dans un entretien à l'AFP.
Pour constituer cette grande cohorte épidémiologique, les étudiants sont invités à s'inscrire sur le site i-Share.fr lancé mi-février, et recevront un questionnaire sur la santé, les habitudes de vie et l'environnement social. Selon les réponses, des sous-cohortes seront constituées pour approfondir tel ou tel domaine ou pathologie. Avant même le lancement officiel de l'étude, 300 étudiants s'étaient inscrits via le bouche-à-oreille, selon les chercheurs.
Les premières données chiffrées recueillies devraient être publiées d'ici un an pour améliorer la connaissance de la santé des étudiants.
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