Une chimiothérapie effacerait les empreintes digitales
Le scénario pourrait faire pâlir d'envie tous les cambrioleurs... Un traitement contre le cancer a comme effet secondaire d'effacer complétement les empreintes digitales de certains patients.
En 2009, un habitant de Singapour se voit refusé l'entrée aux Etats-Unis, faute d'empreintes digitales. En 2015, c'est au tour d'une Mexicaine d'être évincée de sa banque pour la même raison… Leur point commun : avoir reçu une chimiothérapie quelques mois plus tôt, à base de capécitabine. Une étude, publiée dans la revue JAMA Oncology, vient désormais confirmer cet effet indésirable surprenant.
112 personnes en chimiothérapie ont été étudiées. A trois reprises, leurs empreintes digitales ont été relevées. Résultat, ceux traités à la capécitabine perdaient six fois plus leurs empreintes !
Une conséquence du syndrome main-pied
Commercialisée en France en 2005, la capécitabine est une chimiothérapie orale qui permet aux malades de se traiter à domicile. Elle est connue pour provoquer des rares, mais graves, réactions cutanées, mais également le syndrome main-pied. Une réaction inflammatoire qui entraine généralement rougeurs, gonflements et douleurs au niveau des mains et des pieds. Et ce syndrome peut aussi provoquer, plus rarement, des desquamations de la peau, des crevasses et… une disparition des empreintes.
60% des patients traités à la capécitabine ont développé un syndrome main-pied, contre 20% pour ceux traités avec une autre chimiothérapie de la même classe. La capécitabine (Xeloda® ou autres) est indiquée dans le traitement du cancer du sein, du côlon et de l'estomac.
Si cet effet secondaire parait anecdotique, il peut tout de même poser des difficultés quotidiennes. Propres à chacun, les empreintes digitales sont devenues l'outil d'authentification biométrique par excellence.
Source : Capecitabine and the Risk of Fingerprint Loss. Van Doom et al. doi:10.1001/jamaoncol.2016.2638JAMA Oncology, août 2016.