Il sauve plus de deux millions de bébés grâce à ses 1.173 dons de sang !
De tous les records consignés dans le Guinness Book, celui de l'australien James Harrison est peut-être l'un des plus impressionnants : durant près de 70 ans, il sera venu en aide à des millions de bébés grâce à plus d'un millier de dons de plasma.
L’australien James Harrison a 14 ans lorsqu’il se réveille d’une lourde opération des poumons. Il apprend alors qu’il devait sa survie à treize unités de sang qui lui avaient été transfusée durant l’intervention. Nous sommes en 1953, et le jeune James se fait une promesse : une fois majeur, lui aussi donnera son sang. Soixante-huit ans plus tard, il vient de réaliser son dernier don… qui est aussi le 1.173e .
Un incontestable record mondial qui s’explique, outre par l’extrême générosité de l’Australien, par la nature de son sang.
Des anticorps extrêmement rares
La maladie hémolytique du nouveau-né est une pathologie qui survient durant la grossesse lorsque des anticorps maternels attaquent les globules rouges du fœtus, de par la présence de certains marqueurs cellulaires hérités du père. Cette maladie survient typiquement quand le groupe sanguin de l’enfant est de rhésus positif, et celui de la mère de rhésus négatif. Elle se traduit par des fausses-couches, des morts à la naissance, ou par des malformations cérébrales de l’enfant.
Au milieu des années 1960, des chercheurs australiens ont découvert que, chez un grand nombre de fœtus, cette maladie pouvait être prévenue grâce à l’injection d’un anticorps rares, identifiés dans le plasma sanguin d’un donneur de la Croix Rouge nationale. Ce donneur était James Harrison.
Sollicité, celui-ci accepta de donner son plasma si particulier pour sauver les victimes de la maladie hémolytique du nouveau-né. En 1967, une première transfusion est réalisée à l'hôpital Royal Prince Alfred, entraînant une naissance normale.
Près de deux millions et demi d’enfants bénéficiaires
Durant plusieurs décennies, chaque ampoule d’anticorps "anti-D" produite en Australie provenaient du plasma de James Harrison, ont expliqué à la presse les responsables du programme. Considérant qu’environ une Australienne sur six a besoin de ce traitement, la Croix Rouge estime que 2,4 millions de bébés ont été protégés par les 1.173 dons d’Harrison.
Âgé de plus de 80 ans, James Harrison a dépassé la limite d’âge autorisé pour les dons du sang en Australie. L’établissement national du sang a jugé déraisonnable de poursuivre ces dons, afin de préserver sa santé.
Aujourd’hui, sur toute l’Australie, seuls 200 donateurs contribuent à donner un plasma présentant l’anticorps "anti-D", selon les responsables du programme.