Comment mieux traiter le choc septique ?
Le choc septique ou sepsis est une des complications les plus redoutées des services de réanimation. Cette infection généralisée peut mettre en jeu le pronostic vital en quelques heures.
Accidents, polytraumatismes, brûlures graves... Après une agression majeure de l'organisme, une infection massive peut entraîner un état de choc immunitaire chez les patients : un sepsis. Jusqu'à présent, seule l'inflammation massive de l'organisme était bien identifiée. Mais les recherches se concentrent désormais sur la destruction des défenses immunitaires.
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La recherche avance
Le suivi de ces patients est très difficile car il n'existe pas encore d'examen pour mesurer précisément l'état des défenses immunitaires. Médecins et chercheurs tentent de trouver une nouvelle méthode diagnostique. "Au contraire de la réponse inflammatoire qui se déroule au début du sepsis qui est marquée par des signes cliniques qui permettent de la mettre en évidence, un statut immunitaire anormal dysfonctionnel n'induit pas de signes décelables par un médecin. C'est la raison pour laquelle il nous faut des marqueurs biologiques qui nous permettent d'identifier ces dysfonctions immunitaires", explique le Dr Fabienne Venet, immunologiste.
Ces marqueurs sont des molécules produites par la réponse immunitaire. Elles peuvent être isolées et comptées afin de traduire l'état des défenses de l'organisme. À partir d'une première série de prélèvements sanguins de patients, l'équipe en a identifié deux : "Nous avons identifié deux biomarqueurs qui mesurent le statut immunitaire des patients que nous sommes en train de confirmer sur une grande étude qui inclut près de 500 patients de réanimation, dont des patients en sepsis, des patients en traumatismes graves, des patients chirurgicaux...", précise le Dr Venet.
Un espoir pour réduire la mortalité par choc septique
Sans même attendre cette confirmation, plusieurs équipes internationales ont déjà sollicité le laboratoire car il est le seul à avoir autant avancé dans l'identification des patients dont l'immunité est en danger. Des patients qui pourraient bénéficier de nouveaux traitements capables de la stimuler.
Les essais apportent une source d'espoir après l'échec de toutes les stratégies thérapeutiques tentées contre le sepsis depuis plus de vingt ans. En améliorant les défenses immunitaires, il serait enfin possible de réduire le taux de mortalité des formes les plus graves encore fatales pour la moitié des patients.