Des chefs de service alertent sur la situation des urgences
14 médecins signent une tribune dans Le Monde, dans laquelle ils s’inquiètent pour la sécurité des patients.
"Quand un seul médecin doit prendre en charge simultanément 10 malades, le risque d’accident devient immense." Mercredi 16 janvier, 14 chefs de services hospitaliers ont signé une tribune dans Le Monde pour dénoncer leurs conditions d’exercice. Ils réclament notamment un décret sur la "sécurité des patients aux urgences". "Aucun service ne doit plus fonctionner dans des conditions inacceptables de sécurité, en personnel, locaux ou matériels", estiment-ils.
Davantage d'erreurs médicales et d'accidents
D’après ces chefs de services, la dégradation des conditions de sécurité est liée à l'augmentation du nombre de visites, qui a doublé en 20 ans. "Beaucoup de patients vont aux urgences par défaut", affirment-ils. D’où une saturation permanente, davantage d'erreurs médicales et d'accidents.
Les auteurs de la tribune souhaiteraient donc "filtrer l'accès aux urgences". Une mesure qui permettrait d'éviter les drames, comme celui du décès d'une patiente sur un brancard aux urgences de l'hôpital parisien Lariboisière.
L'enquête interne publiée le 14 janvier faisait état d’une série de dysfonctionnements. Selon le Pr Dominique Pateron, président de la collégiale des Urgences (AP-HP), trois éléments sont en cause. "Le premier, c'est qu'il n'y a pas une défaillance particulière qui explique l'ensemble, mais un certain nombre de dysfonctionnements qui portent sur la surveillance de la malade, les délais de prise en charge et le fait qu'elle ait été considérée comme sortie alors qu'elle ne l'était pas", a-t-il précisé.
"Nous ne jetons la pierre à personne", concluent néanmoins les signataires, qui se disent conscients de la "lente dégradation" de la situation.