Quels moyens déployés pour Saint-Barthélemy et Saint-Martin ?
Centaines de gendarmes et de sapeurs-pompiers, importants moyens militaires : le gouvernement, qui fait face à un début de polémique politique sur sa gestion de crise, a assuré ce 10 septembre de sa "mobilisation totale" pour reconstruire et sécuriser Saint-Martin et Saint-Barthélemy, après le passage des ouragans Irma et José. Quels moyens sont déployés ou en voie de l'être?
Annonce d'effectifs de sécurité "doublés"
"Plus de 1.000 personnes sont immédiatement intervenues sur site", après le passage d'Irma mardi et avant celui de José dans la nuit de samedi à dimanche, ont répété ce 10 septembre plusieurs ministres. Parmi eux: 410 gendarmes, 80 policiers et 550 sapeur-pompiers et militaires de la sécurité civile.
Dimanche, 240 gendarmes mobiles, 30 hommes du GIGN, 15 du GIPN et 380 militaires supplémentaires étaient en "cours d'acheminement", a indiqué le gouvernement sur son compte Twitter. Des légionnaires venus de Guyane doivent aussi participer aux opérations.
La "première consigne" donnée aux forces de l'ordre est "de pouvoir apporter de l'eau dans tous les territoires", a dit le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "Nous avons un million de litres d'eau. Le problème n'est pas de l'avoir, mais de la distribuer", a-t-il expliqué.
"La sécurité" est leur deuxième priorité, a-t-il ajouté, en faisant état "d'un certain nombre de pillages".
Ce 9 septembre, après une réunion de crise à l'Elysée, le président Emmanuel Macron avait annoncé que les effectifs militaires et policiers allaient être "doublés".
Des équipements de l'armée mobilisés
Un A400M parti de métropole est arrivé samedi soir en Martinique pour permettre "au plus tôt" l'approvisionnement des îles en moyens logistiques. A son bord, des militaires, un hélicoptère et du fret. C'est la première mission humanitaire côté français de cet appareil.
L'armée française mobilise également un avion de transport Casa, deux frégates avec chacune un hélicoptère à bord - plus un Puma venu de Guyane - et un avion de reconnaissance maritime Falcon 50.
Le bâtiment de projection et de commandement "Tonnerre" doit appareiller de Toulon (Var) dans les prochains jours avec à bord quatre hélicoptères, des véhicules de police et de gendarmerie, plus de 200 militaires et des moyens du génie pour "aider au rétablissement rapide de la vie courante", a indiqué l'Intérieur.
Electricité, santé, eau:
Une interdiction de circulation s'apparentant à un couvre-feu de 19H00 et 07H00 est entré en vigueur vendredi à Saint-Martin jusqu'à mercredi.
Une radio d'urgence pour "informer la population" doit émettre dimanche, a dit M. Collomb. Baptisée "Urgence Info Îles du Nord", cette radio sera mise en place par Radio France et disponible "dans les heures qui viennent" à Saint-Martin, plus tard à Saint-Barthélemy.
Une soixantaine de groupes électrogènes doivent parvenir à Saint-Martin et Saint-Barthélemy où EDF a rétabli jusqu'alors "une électricité d'urgence".
Sur le plan sanitaire, l'hôpital de Saint-Martin, endommagé par Irma, était "à nouveau fonctionnel" dimanche, selon Gérard Collomb.
L'un des "enjeux" est aussi d'"acheminer rapidement des médicaments indispensables", comme l'insuline pour les diabétiques ou le sérum antitétanique, a expliqué le Premier ministre samedi. L'acheminement devait reprendre dimanche, au départ de la Guadeloupe. Sur les 11 pharmacies de l'île, 8 ont été détruites, les autres pillées, a détaillé Edouard Philippe.
3.000 rations alimentaires ont été distribuées et "100.000 le seront" dans les jours qui viennent, a indiqué le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises Jacques Witkowski.
Veolia, qui gère la production d'eau potable sur les deux îles, a dit réfléchir à installer une station mobile de dessalement d'eau de mer. Les trois usines qui assurent en temps normal l'approvisionnement en eau ont été mises hors service par l'ouragan. Le groupe a estimé qu'il faudrait "plusieurs mois" avant un retour à la normale.
avec AFP