Accidents de la route : quand la désincarcération sauve des vies
En janvier 2017, près de 4.500 accidents de la route ont été recensés, un peu moins de 2.000 personnes ont été blessées et 257 ont perdu la vie. Souvent, les blessés légers sortent du véhicule par eux-mêmes. Mais selon la violence du choc, certaines victimes peuvent être piégées par la carcasse du véhicule déformé par l'accident. Il faut alors avoir recours à une manoeuvre délicate : la désincarcération.
Qu'est-ce que la désincarcération ?
Ce sont les sapeurs-pompiers qui réalisent la désincarcération. Elle permet aux médecins urgentistes ou aux médecins pompiers de prodiguer les premiers soins aux victimes. Cette manoeuvre doit être rapide car le temps est compté.
Dans un premier temps, les pompiers créent un abord médical pour permettre au médecin d'évaluer très vite l'état de la victime. Pour faire ce constat médical, trois bilans sont à réaliser :
- le bilan vital : la victime respire-t-elle ? Quel est son état de conscience ? Y a-t-il une urgence vitale à la sortir du véhicule ?
- le bilan lésionnel : y a-t-il des lésions externes ou des lésions internes comme une hémorragie provoquée par la compression de la voiture ? C'est le cas par exemple de la rupture de la rate qui survient suite à un coup violent au niveau abdominal.
- le bilan circonstanciel : il s'agit de retracer le contexte de l'accident. Quelle a été la violence du choc ? La vitesse de la voiture ? Combien de voitures sont concernées ? Quel est le scénario de l'accident (choc frontal ou choc latéral, etc.) ?
Les réponses à toutes ces questions sont cruciales. Elles permettent d'évaluer la situation et de prendre rapidement une décision. Faut-il par exemple prendre le risque de sortir la victime pour la transporter immédiatement à l'hôpital ou faut-il d'abord prodiguer les soins sur place avant de la déplacer ?
Pendant toute la désincarcération, médecins et pompiers gardent à l'esprit une donnée cruciale : le temps. Il faut que la manoeuvre se fasse le plus vite possible sans pour autant aggraver l'état de santé de la victime. En moyenne, il faut une heure pour réaliser une désincarcération complète.
La désincarcération en pratique
La méthode pour désincarcérer diffère en fonction de la position de la voiture et de la déformation causée par l'impact de l'accident.
La technique dite de la coquille d'huître peut être utilisée lorsque la voiture est sur le toit. Les pompiers sectionnent les montants et ouvrent la voiture comme une huître par un système de vérins.
Les pompiers utilisent plutôt la technique de la corolle type finlandaise lorsque le tableau de bord comprime la victime car il est trop enfoncé.
Pour les véhicules utilitaires légers, parce que la structure du toit est renforcée, il faut choisir la technique de l'ouvre-boîte inversé.
Enfin, il existe la technique du dépavillonage qui consiste à retirer le toit de la voiture.
Surmonter le traumatisme après un accident de la route
Lors d'un accident de la route, la victime peut être consciente. Dans ce cas, elle peut répondre aux questions posées par le médecin. Mais parfois, elle peut être inconsciente. Il faut alors surveiller les signes vitaux comme la respiration et le pouls.
Il y a des lésions propres à l'accident, mais l'incarcération peut aussi avoir des conséquences physiques sur la victime. C'est ce que l'on appelle le syndrome de compression. Si une personne reste incarcérée longtemps, l'organisme peut développer des mécanismes de compensation. Parfois dans les zones qui sont comprimées, des substances toxiques peuvent se développer et se retrouver dans le sang. Elles peuvent déclencher un arrêt cardiaque.
La désincarcération comporte aussi des risques pour les sauveteurs. Les manoeuvres sont parfois réalisées dans des situations périlleuses comme des véhicules instables dans des fossés ou par exemple lorsque les airbags peuvent se déclencher.
Le respect des limitations de vitesse et le port de la ceinture de sécurité sont essentiels pour réduire le nombre de morts sur les routes.