Vaccination Covid : Israël, les dessous d'un succès
Israël a déjà vacciné 42% de sa population. Erigé en exemple, l'état observe déjà l’efficacité d’une vaccination massive sur la dynamique de l’épidémie.
Marchés, centres commerciaux, musées... Israël annonce rouvrir des lieux accueillant du public à partir du 21 février, dans le cadre de la sortie progressive de son troisième confinement. Si l’État hébreu se permet d’alléger les restrictions, c’est parce que le nombre de nouveaux cas de Covid par jour est en baisse : 4.900 nouveaux cas par jour contre environ 8.000 mi-janvier, selon les chiffres officiels.
42% de la population vaccinée
La raison : une vaccination massive de la population depuis deux mois. A la mi-février, Israël a ainsi vacciné près de quatre millions de personnes (plus de 42% de sa population), dont plus de 2,5 millions ont reçu une seconde dose. Ce qui place le pays de neuf millions d’habitants à la première place mondiale en termes de pourcentage de vaccination.
Toutes ces personnes vaccinées disposent d’un "passeport vert", sorte de certificat de vaccination, sous format numérique ou papier, qui leur ouvrent les portes des différents lieux en passe d’être rouverts.
Viser l’immunité collective
Objectif : atteindre rapidement "une sorte d’immunité collective, permettant la protection partielle des plus faibles ou des non vaccinés" souffle au Times of Israel le professeur Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d'immunothérapie de l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv et membre d'un comité consultatif du ministère de la Santé.
Et comme le vaccin prend un certain temps avant d'être efficace, les autorités s'attendent à voir le nombre de cas, et surtout d'hospitalisation, diminuer encore dans les prochaines semaines.
A lire aussi : Quelle vaccination pour les personnes qui ont déjà eu le covid ?
94% d’efficacité à tout âge
Mais ce que les autorités clament déjà, c’est que le vaccin est bien efficace. Clalit, le principal assureur de santé israélien, indique le 14 février dans une étude que le vaccin Pfizer/BioNTech utilisé dans le pays y est efficace à 94%. Et ce dans toutes les catégories d’âge, y compris chez les plus de 70 ans, et même contre le variant britannique, selon un communiqué de Clalit. L’étude, menée sur plus d’un million de personnes vaccinées, a des allures d’essai clinique à grande échelle.
Des données en échange du vaccin
Et c’est bien le cas, puisqu’Israël a obtenu un stock de vaccins Pfizer contre un partage rapide de données sur les effets de cette immunisation sur sa population, montre un accord consulté par l'AFP. Avec, au premier plan, les quatre assurances maladies du pays – dont Clalit – qui sont directement responsables des vaccinations et de la collecte des données.
Le gouvernement a ainsi précommandé très tôt, avant même la fin des essais cliniques, 14 millions de doses - pouvant immuniser sept millions de personnes. Et la plupart ont déjà été livrées.
Beaucoup de doses, mais à quel prix ?
Un accord qui explique la rapidité du lancement de la campagne de vaccination. Mais à quel prix ?
Selon plusieurs médias locaux, le pays aurait payé ces doses plus chères que le prix du marché pour assurer un approvisionnement suffisant et rapide des vaccins.
Gaza et la Cisjordanie privées de doses
Ensuite, une autre polémique a éclaté le 16 février, sur fond de conflit israélo-palestinien. Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, accuse Israël de bloquer l'entrée de 2.000 doses du vaccin Spoutnik V.
Le Cogat, l'organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens, a affirmé de son côté que la demande palestinienne d'entrée de vaccins est "en cours d'examen et attend une décision politique".
Sous la pression de l’ONU et de plusieurs ONG, Israël avait distribué fin janvier 5.000 doses de vaccin Pfizer à l’Autorité palestinienne pour vacciner son personnel médical en Cisjordanie.