Vaccins : un collectif lance une action contre l’aluminium
Une avocate mandatée par un collectif demande à la ministre de la Santé d’arrêter la production de vaccin contenant des adjuvants à l’aluminium, selon le journal Le Monde. Ce recours intervient au moment où le gouvernement souhaite passer de trois à onze vaccins obligatoires, dans un contexte de méfiance anti-vaccinale.
Cette requête est arrivée sous forme d’une lettre de douze pages au ministère de la Santé, d’après les informations du journal Le Monde. La lettre est signée Jacqueline Bergel, l’avocate qui avait obtenu du Conseil d’Etat que les trois vaccins obligatoires en France puissent être vendus seuls et non pas combinés avec d’autres vaccins. L’avocate est mandatée par un nouveau collectif de 1250 personnes et demande à la ministre de la Santé d’imposer aux laboratoires de ne plus mettre d’adjuvant à l’aluminium dans les vaccins obligatoires.
Interrogé par la rédaction d’Allodocteurs.fr, Catherine Bergel explique que si la ministre de la Santé ne donne pas sa réponse dans un délai de deux mois, elle attaquera devant le Conseil d’Etat. Pour elle et le collectif qu’elle représente "constitué de toutes les classes sociales y compris la sphère médicale", "l’aluminium ne s’élimine pas dans le corps et dans le sang, il a un caractère biopersistant". "Le risque est que ce métal lourd remonte alors dans le cerveau et crée des maladies neuromusculaires telles que la myofasciite à macrophages". De plus, si l’obligation vaccinale passe à onze vaccins, "la quantité d’aluminium pour un bébé serait de 3,8 mg, ce qui est beaucoup trop". L’avocate souhaite qu’à l’instar du Purevax®, un vaccin pour les chats, les laboratoires mettent à disposition un produit pur, qui ne provoque pas de réactions locales.
Une requête irréalisable
Robert Cohen, pédiatre infectiologue, explique que "tous les vaccins du monde contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP), la coqueluche, la méningite et l’hépatite contiennent des adjuvants à aluminium. Il y a des vaccins sans aluminium mais pas pour ces maladies-là".
En 2008, les laboratoires ont arrêté la production d’un vaccin DT-Polio sans aluminium car il provoquait beaucoup plus d’allergies que le vaccin avec aluminium. "Revenir au DTP sans aluminium prendrait au minimum dix ans d’élaboration et de tests cliniques, sans garantie de succès", précise le spécialiste.
Pour les autorités de santé françaises, les adjuvants à l’aluminium ne sont pas dangereux. "En effet, ils sont utilisés depuis 1920 et présentent une très bonne tolérance. Depuis un siècle, aucun accident n’a été reconnu", ajoute l'infectiologue.
Myofasciite à macrophage
Pourtant, ces adjuvants à l’aluminium sont accusés par certains médecins de provoquer des maladies telles que la myofasciite à macrophages. Romain Gherardi, chef de service du centre de référence des maladies neuromusculaires à l’hôpital Henri Mondor à Créteil, se bat pour faire reconnaître la causalité entre les adjuvant à aluminium contenus dans les vaccins et le développement de la myofasciite à macrophage, responsable selon lui de symptômes comme les douleurs musculaires, la fatigue chronique ou des difficulté de concentrations.
Cependant, Robert Cohen précise que la myofasciite à macrophages présente un "tableau clinique vague sans test biologique possible". il ajoute qu' "aucune relation entre les symptômes de cette maladie et les adjuvants à l'aluminium n’a été démontrée scientifiquement", et répète que comme en France, partout dans le monde, les autorités de santé considèrent que l'aluminium dans les vaccins est sans danger.