Des caméras pour améliorer la sécurité des médecins
Il s'agit d'un dispositif unique en France pour lutter contre l'insécurité des médecins. À Nîmes, dans le Gard, les médecins qui font des visites à domicile dans des quartiers sensibles peuvent bénéficier d'un suivi vidéo de tout leur parcours.
On connaît la ville pour ses arènes, désormais elle sera aussi connue pour son dispositif de vidéoprotection. Avec ses 267 caméras, Nîmes est la deuxième commune la plus surveillée de France après Nice. Un big brother installé depuis plus de deux ans à la disposition des médecins pour lutter contre les agressions dont ils sont parfois victimes.
Avant un accord entre les médecins du Gard et la ville de Nîmes, les forces de l'ordre relevaient un signalement par semaine faisant état d'incivilités, d'agressions physiques ou verbales visant des médecins en visite ou à leur cabinet. Depuis la vidéoprotection des médecins, c'est un signalement par mois. Moins de dégradations donc, mais encore des intimidations.
Eviter que les médecins généralistes désertent les villes et les quartiers sensibles est une priorité du conseil de l'Ordre du Gard : "Nous souhaitons qu'à moyen terme, il n'y ait plus besoin de tous ces dispositifs et que les médecins puissent reprendre l'exercice en toute quiétude. Malheureusement pour des raisons sociétales qui ne m'appartiennent pas de juger, aujourd'hui il fallait agir car nous, Ordre des médecins, nous étions confrontés à une augmentation des agressions, des incivilités frappant les médecins", explique le Dr Bruno Kezachian, président du conseil de l'Ordre des médecins du Gard.
"Cette situation est préoccupante pour les professionnels qui sont victimes, mais aussi pour les patients car un médecin qui ne peut plus venir dans un quartier, ce sont les plus vulnérables du quartier qui sont atteints", regrette le Dr Kezachian.
En 2014, le centre de vidéosurveillance de Nîmes a reçu quinze appels de médecins qui ont souhaité bénéficier d'une protection vidéo lors de leur visite à domicile.
L'insécurité des médecins n'est pas réservée à la ville de Nîmes. En 2014, 901 agressions et actes de vandalisme ont été recensés pour l'ensemble de la profession par l'Observatoire pour la sécurité des médecins.