Recherche : mieux comprendre les tumeurs du rein
Depuis plusieurs années, les chercheurs travaillent sur différents axes thérapeutiques pour détruire les cellules cancéreuses. Parmi eux, l'immunothérapie représente une piste prometteuse, notamment pour le cancer du rein. Explications.
Il y a quelques années, la question d'autres traitements que la chirurgie ne se posait pas pour le cancer du rein. Désormais, le bistouri du chirurgien n'est plus la seule arme disponible grâce à de toutes nouvelles analyses de la tumeur. Des prélèvements permettent d'identifier la nature du cancer mais pas seulement. Grâce au séquençage des gènes des cellules, on décrypte les mécanismes qui leur permettent de bloquer le système immunitaire. "Chaque cellule tumorale est capable de produire, de synthétiser les protéines qui vont protéger la tumeur. Grâce au séquençage, on arrive désormais à déterminer quelles sont précisément les molécules exprimées par la tumeur car toutes les tumeurs n'expriment pas les mêmes molécules", explique le Dr Diana Le Roux, généticienne.
L'une des molécules utilisées par les tumeurs pour se protéger a été découverte à l'hôpital Saint-Louis par le professeur Edgardo Carosella en 1992. À l'époque, il ne travaillait pas du tout sur le cancer, il cherchait à comprendre comment l'embryon peut être toléré par la mère alors que la moitié de ses gènes sont ceux du père. Il a ainsi révélé l'existence d'une création spéciale du système immunitaire pour la grossesse, appelée HLA-G.
L'immunothérapie, nouvelle arme contre le cancer du rein
Cette molécule de vie, cette HLA-G qui neutralise toutes les défenses de l'organisme de la mère a été transformée en arme de destruction massive car certaines cellules cancéreuses sont capables de la produire à leur surface. L'heure est donc à la contre-offensive avec la mise au point d'un traitement pour inactiver ce dispositif : un anticorps monoclonal.
Cet anti-HLA-G ayant donné d'excellents résultats chez la souris. L'équipe de chercheurs devrait bientôt pouvoir engager un essai clinique chez l'homme. Il viendra s'ajouter aux deux premiers traitements d'immunothérapie déjà mis au point contre d'autres molécules tumorales. Peu à peu, l'arsenal thérapeutique s'étoffe pour mieux combattre les cancers du rein.