Stérilisation féminine : pour les femmes sûres de leur choix
Chaque année près de 18.000 femmes en France auraient recours à la stérilisation. Très encadrée, cette intervention irréversible est une option pour les femmes sûres de ne plus vouloir d'enfant. Tour d'horizon des différentes méthodes.
Tabou. Contrairement à la contraception temporaire, la stérilisation définitive reste un sujet tabou. Ce n'est que depuis 2001 que la stérilisation est légalement encadrée en France. Avant cette date, le code de déontologie permettait au médecin de pratiquer cette stérilisation uniquement dans un cadre thérapeutique, par exemple quand une grossesse pouvait compromettre la vie de la femme.
La stérilisation : légale depuis 2001
En 2020, 17.998 femmes ont eu recours à la ligature des trompes, d'après l'assurance-maladie. Soit une baisse de 42% par rapport à 2010.
Aujourd'hui, la stérilisation féminine est très encadrée. Le code de la santé précise qu'elle ne peut être réalisée que sur une personne majeure, ayant donné son consentement éclairé. Un délai de réflexion de quatre mois après la première consultation médicale est par ailleurs imposé.
Ligature, vasectomie... les différentes techniques
Le but de la stérilisation définitive est d'empêcher la survenue d'une grossesse. Autrement dit, la rencontre d'un spermatozoïde et d'un ovocyte. Du côté des hommes, les spermatozoïdes sont produits dans les testicules, au niveau des tubules séminifères. Une fois libérés, ils sont envoyés vers l'épididyme et passent dans les canaux déférents. Ils se mélangent alors aux sécrétions des vésicules séminales et à ceux de la prostate pour former un sperme fécondant.
Du côté des femmes, les ovocytes sont produits dans les ovaires. À chaque cycle, un petit nombre se développe, mais un seul ovocyte finit par atteindre une taille suffisante pour ovuler. C'est dans les cornes de Fallope, que l'ovule est censé rencontrer des spermatozoïdes pour être fécondé par l'un d'entre eux. C'est le point de départ de la grossesse.
La stérilisation consiste chez la femme à empêcher la rencontre entre ovule et spermatozoïdes au niveau des trompes de Fallope. Différentes méthodes de stérilisation existent notamment la ligature des trompes, l'électro-coagulation et la pose d'un anneau ou d'un clip.
Ligature des trompes. La méthode la plus courante est la ligature des trompes. L'intervention se fait normalement au niveau de l'isthme, la partie mince des trompes de Fallope la plus proche de l'utérus. À cet endroit, elles sont sectionnées, puis suturées. Elle est très efficace, de l'ordre de plus de 99% et irréversible (rarement, on peut proposer une technique de procréation médicale assistée via une FIV .
Anneau. On peut aussi poser un clip ou un anneau en silicone pour bloquer l'alimentation sanguine d'une petite section des trompes. Cela va entraîner la formation d'un tissu cicatriciel qui va boucher les trompes. Toute fécondation devient alors impossible, l'efficacité étant aussi évaluée à 99%
Les deux techniques n'ont pas de retentissement sur le désir, l'équilibre hormonal ou le plaisir.
La vasectomie, elle, est une méthode de stérilisation pour les hommes. Elle consiste à fermer le passage au niveau des canaux déférents. Cela permet d'empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide séminal. Attention, la vasectomie n'est efficace qu'au bout de 3 mois ; un préservatif doit être utilisé durant cette période et jusqu'à la réalisation d'un spermogramme attestant de l'absence de spermatozoïdes dans le sperme. Il n'y a pas de retentissement sur l'érection, le désir, le plaisir ou l'éjaculation.
Les implants Essure désormais interdits
Enfin, chez les femmes, les implants contraceptifs Essure ont été utilisés à partir de 2002. Ils présentaient l'avantage d'être posés sans anesthésie. Du fait d'effets secondaires graves, ils ne sont plus utilisés en France depuis 2012 et plus commercialisés dans aucun pays depuis 2018. Depuis, plus de 22.000 femmes auraient procédé à un retrait de ces implants – ou explantation – mais 200.000 patientes seraient toujours porteuses de cette contraception en France. Une procédure judiciaire est actuellement en cours.
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Stérilisation : le choix d'une contraception définitive
En France, 4 % des femmes ont fait appel à la contraception définitive. Jusqu'en 2001, la stérilisation était considérée comme une mutilation, mais aujourd'hui on n'utilise plus ce mot. On parle plutôt de "contraception définitive". La raison de ce changement, c'est que ces femmes ne sont pas stériles, elles ne peuvent plus avoir d'enfants de façon naturelle. Que ce soit la ligature des trompes ou la pose de clips, il s'agit bien d'un procédé de contraception.
Quand les femmes consultent leur gynécologue pour demander une contraception définitive, le médecin doit s'assurer que leur patiente est bien informée de toutes les conséquences de ce geste chirurgical. De plus, il s'agit d'une démarche encadrée par la loi qui impose des délais (notamment un délai de réflexion de 4 mois) et une procédure.
Dans les faits, ce délai peut être plus long car de nombreux médecins s'opposent à la stérilisation, avançant un risque de regret. Et les femmes qui entament une démarche de contraception démarrent le plus souvent un parcours de la combattante.
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