Le massage prostatique : la voie vers le 7ème ciel
Le plaisir masculin semble inexistant en dehors du pénis et de l'éjaculation, souvent associée à l'orgasme. Or une zone méconnue offre pourtant des extases insoupçonnées : la prostate. Elle reste taboue, la voie d'accès au 7ème ciel passant par l'anus. Zoom sensuel sur le massage prostatique…
Le massage prostatique, un plaisir différent
La prostate est une glande de la taille d'une châtaigne, située sous la vessie, en avant du rectum. Sa fonction première est de produire une partie du liquide séminal, contenu dans le sperme. Elle synthétise des sécrétions qui vont aider les spermatozoïdes à rester fécondants. Mais la prostate ne se limite pas à ce rôle et se révèle beaucoup plus sulfureuse… Elle est même baptisée par certains "point P", en comparaison au point G de ces dames. Sa stimulation efficace démultiplie le plaisir, du fait de sa proximité avec l'urètre. C'est le rectum qui offre un accès merveilleux au point P, situé à sept centimètres de l'anus. Ses caresses, appelées massage prostatique, provoquent un plaisir puissant. Les sensations sont différentes de l'orgasme provoqué par les stimulations du pénis. Là, le plaisir est plus profond et plus intérieur, sans forcément être accompagné par cette manifestation extérieure qu'est l'éjaculation.
Comment faire un massage prostatique ?
Plusieurs possibilités s'offrent aux hommes et à leurs amantes : le doigt peut être utilisé, ou un sextoy (voir encadré). Avant de débuter, quelques règles d'hygiène sont incontournables : celui ou celle qui masse doit avoir les mains parfaitement propres et les ongles coupés courts pour ne pas léser les parois fragiles du rectum.
Confiance, complicité et détente dressent un cadre idéal pour ce plaisir particulièrement intime : l'idéal est de détendre et d'exciter l'amant, par exemple avec un massage érotique, se terminant voluptueusement par les fesses. Seconde étape : masser doucement l'anus avec la pulpe du doigt pour l'amadouer. Un lubrifiant est vivement conseillé ; il facilite grandement le massage puisque l'anus et le rectum ne sont pas lubrifiés. Et lorsque le massé est prêt, sa ou son partenaire entre doucement son doigt bien lubrifié, le plus souvent le majeur à la longueur adéquate (précision technique, la pulpe du doigt doit être dirigée du côté du ventre de l'homme, et non vers le dos).
Douceur et patience garantissent ensuite la réussite du massage prostatique… L'opération reste délicate, aussi excité et motivé soit l'amant. En étant trop pressé(e), le masseur risque le faux mouvement, qui raidira ou stressera l'homme abandonné à ses caresses.
Une fois le doigt dans le rectum, il continue à avancer lentement, jusqu'à sentir une châtaigne sous la pulpe, à environ 7 cm de l'anus. Elle a une consistance plus molle, comme une balle en mousse. Le mouvement de "viens là" est idéal pour stimuler doucement la prostate, (autrement dit en fléchissant et étendant légèrement le doigt). La force de la pression est variable selon les hommes et à adapter aux réactions. Le massé devrait se sentir envahi par une sensation agréable, croissante avec la stimulation. Le plaisir se diffuse profondément et intensément.
Variantes ludiques...
Quand l'insertion d'un doigt répugne ou tout simplement pour varier les plaisirs, il est possible de se tourner vers les sextoys, soit un plug anal, soit un masseur prostatique vibrant. Certains sont même à double emploi : vaginal ou rectal (évidemment à bien laver entre deux utilisations !). Il est inutile de faire un mouvement de va-et-vient, comme avec un sextoy vaginal féminin, les vibrations du masseur prostatique suffisent.
Quelle position ?
La plus confortable est sans doute sur le dos, les genoux repliés (éventuellement avec un coussin sous le bassin). Autre option plus excitante : à quatre pattes. En fonction de la position de l'homme, il est possible d'associer une autre stimulation, fellation ou masturbation. Effet garanti, l'orgasme sera amplifié et particulièrement intense…
Questions embarrassantes...
Est-ce une pratique homosexuelle ou le signe d'une homosexualité latente ?
Cette idée reçue est erronée… Longtemps, la pénétration anale a été associée à l'homosexualité. Mais les mentalités évoluent lentement, la pratique de la sodomie et sans doute celle du massage prostatique se répandent un peu plus chez les hétérosexuels. Les hommes qui aiment le massage prostatique se sont libérés du schéma unique de la sexualité hétérosexuelle, fondée sur la pénétration. Sans doute plus curieux, ils s'ouvrent ainsi à d'autres plaisirs, différents et plus "passifs". Cette façon d'enrichir leur sexualité, dénote d'une ouverture d'esprit et non d'une homosexualité latente.
Faut-il parler de son envie ?
Quand on a envie de tester le massage prostatique, comment aborder la question avec la partenaire ? Le dialogue dépend des habitudes du couple : soit ils sont très complices et parlent facilement de sexualité, auquel cas aborder ce sujet ne posera pas de problème. Soit le couple parle peu de sexualité et demander un massage prostatique peut être ressenti de façon violente. Avant de parler directement de stimulation de la prostate, il est préférable de commencer plus doucement par un doigt sur l'anus, puis dedans.
Plus concrètement, l'homme peut de son côté prendre la main de son amante et la rapprocher de ses fesses. ; il verra bien ce qu'elle fait. Du côté de la partenaire, on ne met pas un doigt entre les fesses sans prévenir… Elle peut tester doucement la réceptivité du partenaire en massant les fesses et en se rapprochant de l'anus : soit le partenaire repousse la main ou se crispe, soit il l'accepte.
Que faire si ça dégoûte ?
Certains ou certaines partenaires sont rebutés par l'intromission d'un doigt dans l'anus. Il reste une zone taboue, associée aux excréments et à la saleté. Mais ce dégoût doit être respecté… On peut ouvrir la discussion, sans jugement, pour comprendre son origine et expliquer pourquoi cela attire (l'envie de tester un plaisir différent par exemple). Un bain précédant l'étreinte est une solution pratique, pouvant aider à dépasser le dégoût. Ce dégoût ne sera pas forcément permanent : fort heureusement les envies sexuelles évoluent tout au long de la vie, avec le désir de tester de nouvelles pratiques.