Cinq idées reçues sur le clitoris
Si la littérature regorge de publications sur le pénis, le clitoris a longtemps été négligé par les scientifiques. S'il a heureusement livré une partie de ses secrets, aussi bien sur le plan anatomique que physiologique, quelques idées reçues persistent...
-
Tous les clitoris se ressemblent
Faux.
C'est comme si l'on disait que tous les pénis se ressemblent ! Schématiquement, oui tous les clitoris sont composés d'un gland, d'un capuchon, d'un corps mais leur aspect est très variable d'une femme à l'autre. Leur taille est plus ou moins grande (une étude avait montré un lien entre une petite taille et l'absence d'orgasme mais rien n'est prouvé). Certains se cachent sous le capuchon tandis que d'autres se dévoilent. Ils réagissent parfois à des caresses appuyés ou des frottements intenses, alors que d'autres ne supportent que le contact indirect. Un clitoris s'approche d'abord avec délicatesse, à adapter ensuite selon ses réactions aux stimulations ou selon les désirs de la femme. Une fois l'orgasme atteint, il reste très sensible, voire légèrement douloureux chez certaines femmes qui ne supportent plus les caresses.
-
Le clitoris n'a pas d'érection
Faux.
Le clitoris contient en effet des corps érectiles, comme le pénis, autrement dit des cylindres qui se remplissent de sang sous l'effet de l'excitation. Mais commençons par la partie émergée de l'iceberg, celle qui se voit ! Le capuchon est un repli de peau qui recouvre le gland, riche en terminaisons nerveuses : le sexe masculin se décalotte en abaissant le prépuce, le clitoris se décapuchonne. Et cette partie visible, composé du gland et du corps, est le prolongement de deux corps érectiles, les piliers (voir schéma). Suite à une stimulation, ils se gonflent de sang, et augmentent très légèrement de volume. Dernière partie, le bulbe qui s'accroche à la paroi antérieure du vagin et est l'équivalent du corps spongieux du pénis.
La taille du corps est de 2,5 cm avec un diamètre de 0,6 à 0,7, et le gland mesure 0,6 cm, (source : Manuel de sexologie, Dr Patrice Lopès). il s'agit bien sûr d'une indication, ces nombres varient selon les femmes.
-
Le clitoris a une autre fonction que le plaisir
Faux.
La femme a une chance folle, elle dispose d'un organe dédié au plaisir ! Avec ses milliers de terminaisons nerveuses, le clitoris est extrêmement réactif. Lorsqu'il est stimulé, durant les préliminaires par exemple, il fait monter l'excitation, favorise la lubrification et facilite ainsi la pénétration. Le clitoris, comme le vagin, est une zone érogène "primaire" (autrement dit susceptible de déclencher un orgasme) mais il en existe d'autres, secondaires, à ne pas négliger. Le périnée, le bas du ventre, l'intérieur des cuisses, les mamelons, sont parfois très réceptifs aux caresses. Ces zones sensibles sont variables d'une femme à l'autre et partir à leur recherche de façon ludique et sensuelle peut constituer un jeu érotique amusant !
-
L'orgasme clitoridien, c'est un orgasme de petite fille
Une fois pour toutes, c'est faux !
Freud aura marqué la sexualité féminine et complexé de nombreuses femmes avec sa théorie erronée de l'orgasme clitoridien infantile et moins mature que l'orgasme vaginal. Les données actuelles montrent que c'est le clitoris qui intervient dans les deux orgasmes, soit de façon externe lorsque la partie extérieure est stimulée, soit de façon interne lors de la pénétration, via les prolongements internes du clitoris qui sont proches du vagin. Et il n'est pas le seul responsable du plaisir suprême : les sexologues parlent du "complexe clito-urétro-vaginal" qui est composé du clitoris, du vagin (d'une partie de sa paroi antérieure), de l'uretère (le canal par lequl s'écoule l'urine) et des glandes qui sont à côté de l'orifice par lequel s'écoule l'urine, situé sous le clitoris.
Et c'est sans compter la composante émotionnelle de l'orgasme : la jouissance n'est pas seulement une question de "mécanique", et heureusement... Les émotions qu'inspire le partenaire et la confiance qu'on lui porte décuplent parfois la puissance de l'orgasme…
-
Les femmes ont besoin de davantage de préliminaires car elles sont fleur bleue
Faux.
Ce n'est pas du tout une question d'émotions ou de sentiments, c'est physiologique ! Les organes sexuels féminins mettent davantage de temps à être "opérationnels", les corps caverneux à se remplir et la lubrification vaginale à être optimale. Et les préliminaires donnent le temps au corps d'être prêt pour la pénétration ; on parle d'une quinzaine à une vingtaine de minutes, mais là encore il y a une grande variabilité individuelle.
Les femmes deviennent finalement "des hommes comme les autres" et leur sexualité se rapproche de plus en plus de la sexualité masculine : après avoir longtemps cantonné la sexualité à l'amour et à la procréation, elles assument davantage leurs envies et leurs plaisir, qu'il s'agisse d'une histoire d'une nuit ou de la prise d'initiative dans leur couple…
Le point G, mythe ou réalité ?
Le point G en tant que tel n'a apparemment pas de réalité anatomique évidente, comme l'a montré une étude de 2017. Chez certaines femmes, il peut prendre la forme d'une zone granuleuse, à 4 cm de l'entrée du vagin, sur la paroi antérieure du vagin (en avant). Mais ce serait davantage une zone potentiellement sensible, du fait de la proximité de l'urètre et du clitoris
Attention, ce n'est pas un "bouton magique" qui déclenche un orgasme à coup sûr ! C'est toujours le clitoris qui est impliqué dans l'orgasme mais la "zone G", si elle est stimulée judicieusement et assez fort, peut susciter de nouvelles sensations, très agréables, et accompagner voluptueusement l'orgasme.