Une nouvelle chirurgie pour traiter l'hypertension

En cas d'hypertension sévère, une chirurgie avec la dénervation rénale peut être envisagée. Elle consiste à détruire des nerfs au niveau des artères rénales pour faire baisser la tension. Reportage.

Charlotte Rothéa
Rédigé le
Une nouvelle chirurgie pour traiter l'hypertension
Une nouvelle chirurgie pour traiter l'hypertension  —  Le Mag de la Santé - France 5

Céline espère pouvoir enfin réguler son hypertension. À seulement 42 ans, elle atteint régulièrement des pics impressionnants. Elle a tout testé, les médicaments, supprimer le sel, le sucre, bouger plus... Rien n’y fait. Elle passe aujourd’hui à l’étape supérieure : la chirurgie.

Interrompre l’activité électrique des nerfs

L'intervention qui lui est proposée se passe au niveau des artères rénales, et plus précisément des nerfs qui les entourent.
Chez cette patiente, ils sont particulièrement actifs et contractent les vaisseaux plus qu’à la normale. La pression sanguine augmente, et donc, la tension aussi. Il va falloir détruire des nerfs, pour que les vaisseaux se dilatent, et que la pression artérielle baisse.    

L’intervention se déroule sous anesthésie générale. Le chirurgien passe un guide par le pli de l’aine, qui se fraye un chemin jusqu’à la paroi des artères rénales, tant bien que mal. Pour s’aider, l’équipe travaille sous contrôle radio.  
 
C’est maintenant le moment d’insérer une sonde, car c'est elle qui va détruire les nerfs, dans une zone très localisée, en les brûlant grâce à un courant électrique.

"Au niveau de cette sonde, vous avez quatre petits dipôles métalliques qui vont conduire le courant de radiofréquence, ce sont les quatre points où va se faire la petite brûlure pour brûler les racines nerveuses autour de l’artère du rein"
, explique le Dr Raphaël Lasserre, cardiologue au centre hospitalier de Pau. 

Une baisse de la pression artérielle conséquente

La sonde est branchée à un générateur de radiofréquences avant d’être déployée dans l’artère rénale.
"La sonde se déploie dans l'artère, elle reste en tire-bouchon pour que les électrodes soient le plus en contact possible avec la paroi. Maintenant, on va procéder aux quatre premiers tirs", commente le Dr Nicolas Delarche, cardiologue au centre hospitalier de Pau.

Un tir est un courant électrique, envoyé pendant 30 secondes minimum, le temps nécessaire pour que la température augmente et que le nerf soit définitivement brûlé. Le tir a bien fonctionné, le chirurgien déplace la sonde tout au long de l’artère, pour toucher d’autres nerfs.    

L’intervention dure en tout une demi-heure, ses effets sur les nerfs sont définitifs. Céline devrait ressentir les premiers effets d’ici deux mois. Elle peut espérer baisser sa pression systolique de 5 à 10 mm de mercure.