44 degrés au CHU de Bordeaux : "On laisse les patients dans un four"
Le CHU de Bordeaux aurait relevé une température de 44°C dans les chambres du service de pédiatrie. Une situation préoccupante pour les patients et contre laquelle aucune solution pérenne n'a été mise en place.
La canicule oblige les hôpitaux à s’adapter. À Bordeaux, le service d'hospitalisation de jour en pédiatrie du CHU est confronté à des températures "très élevées" en pleine vague de chaleur, a reconnu mardi 22 août l'hôpital, qui a activé son "plan canicule" face à ce que les syndicats qualifient de "four".
44 degrés contestés
Selon Sud Santé Sociaux, qui a déposé un signalement auprès
de la direction, l'une des vingt chambres d'hospitalisation de jour de
l'hôpital Pellegrin, où se déroulent des consultations, affichait lundi 21 août après-midi une température de 44 degrés.
La direction, elle, reconnaît des températures "très
élevées" à l'hôpital de jour pédiatrique mais conteste cette température
de 44 degrés "qui n'a pas été relevée dans le service mais sur une
passerelle vitrée reliant deux bâtiments".
Problèmes d’isolation
"Il y a beaucoup de problèmes avec l'isolation et les moyens de refroidir les pièces", a déclaré à l'AFP Agnès Marquet, représentante syndicale Sud.
"C'est à chaque épisode de canicule, on a beau relancer
la direction pour demander des climatisations fixes, c'est la même chose tous
les ans. Le problème c'est que ça aggrave la prise en charge du malade, qui
doit déjà subir sa maladie et en plus les fortes chaleurs", fait-elle
valoir.
Activation des dispositifs de gestion de canicule
Le syndicat Sud, qui a publié des lettres de familles de patients s'indignant de la forte chaleur régnant dans l'hôpital, affirme qu'un jeune patient de 8 ans aurait été victime d'un malaise.
La direction, elle, assure à l'AFP qu'"aucun malaise de
patient n'a été imputé à une situation d'hyperthermie hier (lundi) sur le
secteur d'hôpital de jour pédiatrique".
De plus, cette dernière a par ailleurs annoncé avoir activé "les dispositifs nécessaires à la gestion de la canicule", avec des "moyens complémentaires" en place : climatiseurs mobiles, ventilateurs, fontaines d'eau réfrigérées.
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Des blocs de glace sous les blouses
Le CHU de Bordeaux, plus gros employeur de Nouvelle-Aquitaine avec 15 000 salariés, précise que le nombre d'espaces "climatisés ou rafraîchis" sur ses différents sites a augmenté "depuis quelques années".
"C'est bien beau de faire des plans canicule mais nous
ce qu'on demande, ce sont des solutions pérennes pour des situations qu'on
risque d'avoir de plus en plus avec le réchauffement climatique", répond
Agnès Marquet, qui décrit des personnels en souffrance.
"On fait avec, on essaie de s'aérer et de temps en
temps de sortir de ce four, mais ça veut dire qu'on laisse les patients dans le
four", dit-elle évoquant des collègues qui glissent des blocs de glace
sous leur blouse pour essayer de se rafraîchir.