Appendicite : quand intervenir ?
L'antibiothérapie suffit-elle parfois ?
Réponses du Dr Jérôme Loriau, chef du département des maladies de l'appareil digestif au groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph :
"On a essayé de définir des critères pour ne pas intervenir à tort. Parmi ces critères, il y avait la douleur, la persistance de cette douleur puis des tests biologiques simples parce qu'il ne s'agissait pas de déployer des moyens diagnostics biologiques considérables, mais simplement de la numération de la formule sanguine avec la mesure du taux de globules blancs, puis des protéines de l'inflammation avec la CRP pour essayer de définir un score de probabilité de l'appendicite. Devant le développement de l'imagerie médicale, toutes ces tentatives de score biologique sont devenues obsolètes.
"Savoir si l'antibiothérapie suffit est un débat en cours. Aujourd'hui, quand l'appendicite se complique, l'organisme va avoir tendance à créer des remparts pour circonscrire l'infection. Accéder, dès lors que l'abcès est constitué, à l'appendice pour le chirurgien, va être à risque. Il va falloir séparer le secum qui est venu coller la vessie, le rectum. Donc plutôt que de prendre ces risques en phase très inflammatoire, on décide d'une antibiothérapie et d'intervenir quand les choses se sont calmées.
"Cela peut être très difficile d'intervenir sur une appendicite compliquée avec un abcès et on peut faire beaucoup de dégâts si on intervient. C'est pourquoi certains préfèrent donner une antibiothérapie. Là encore, c'est discuté et on continue d'avancer sur ces sujets."
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Questions/réponses :
- Est-il vrai qu'une alimentation épicée favorise l'appendicite ?
Voir la réponse en vidéo* - Est-il vrai que l'appendice repousse ? Et que du coup, il peut provoquer une nouvelle crise ?
Voir la réponse en vidéo* - Quel est le risque si cela devient une péritonite ?
Voir la réponse en vidéo* - Les symptômes sont-ils toujours aussi évidents ? Comment ne pas les confondre avec une constipation, une diarrhée ou des nausées dues à autre chose ?
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* Réponses du Dr Jérôme Loriau, chef du département des maladies de l'appareil digestif au groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph