Dépendance au sport : quand le sport devient une obsession
Si certains ont du mal à trouver l'énergie ou le temps pour faire du sport, d'autres n'arrivent pas à décrocher. L'addiction au sport existe et pose des problèmes comme toute dépendance. Cette addiction porte un nom : la bigorexie. Comment devient-on accro au sport ? Cette dépendance au sport est-elle différente des autres ? Quand faut-il s'inquiéter ?
Sport et dépendance
Il existe une corrélation entre la pratique intensive d'une activité physique et une série d'effets pervers, comme la surconsommation d'alcool, de médicaments psychoactifs et de drogues ou de troubles du comportement alimentaire. Les comportements de dépendance se manifestent surtout dans des périodes difficiles pour les sportifs, comme lors de blessures ou de la retraite.
Cette corrélation peut s'expliquer par des mécanismes physiologiques liés au cerveau. En effet, le sport induirait, d'une part, une perturbation du dialogue entre le cortex cérébral (siège des fonctions cognitives) et les structures sous-corticales (jouissance et acte sportif). Or, dans l'une de ces structures existe l'aire tegmentale ventrale, impliquée dans les phénomènes de pharmacodépendance.
D'autre part, l'exercice physique entraîne une modification globale de la production d'hormones et de neurotransmetteurs, qui sont également présents dans le cas de consommation de drogues. Ainsi, en 1997, les responsables du centre Monte-Cristo qui prend en charge des toxicomanes, avaient constaté une sur-représentation d'anciens sportifs parmi les patients accueillis.
Le sport n'est pas lui-même en cause, mais ce sont les conditions dans lesquelles il est pratiqué qui font naître le risque : la surcharge d'entraînement liée à la compétition et au culte de la performance, les pratiques de dopage…
Comment devient-on accro au sport ?
Faire du sport, quoi de plus naturel et de meilleur pour la santé ! Pourtant, à haute dose, l'activité sportive peut devenir une dépendance. Cette addiction porte un nom : la bigorexie.
D'où vient cette espèce de "shoot" de plaisir à l'effort ? Lors d'une course par exemple, on observe un bien-être qui envahit l'organisme. Cette sensation est le résultat d'une interaction chimique qui active, au niveau du cerveau, le circuit de la récompense. Elle aboutit à la libération d'un neurotransmetteur tel que la dopamine dans le noyau accumbens. La dopamine est en grande partie responsable de cette sensation de plaisir. Certaines personnes qui recherchent cette sensation en permanence, font de plus en plus de sport et deviennent en quelque sorte accros.
Ce comportement peut induire une perte de contrôle qui pousse à continuer, coûte que coûte, à faire plus de sport malgré la douleur physique, malgré les blessures. Aux conséquences physiques telles que les entorses et les fractures, peuvent se rajouter des conséquences psychologiques : dépression, troubles du sommeil, troubles alimentaires. Les rapports sociaux changent et la passion se transforme en obsession.
Accro au sport : du plaisir à l'addiction
On connaissait les accros au chocolat, les accros au shopping... Mais il y a aussi les accros au sport. Avant le travail, après le travail, le week-end ou encore en vacances, ils sont nombreux à chausser leurs baskets pour suer, se dépenser par amour du sport mais pas seulement.
Certains ne peuvent plus se passer du sport et deviennent même dépendants. Cette addiction au sport porte un nom : la bigorexie.
Sport de haut niveau : anticiper et gérer l'arrêt du sport
Quand on a dédié sa vie au sport, qu'il a rythmé toute notre carrière, comment s'en passer ? Lors d'une blessure ou tout simplement en fin de carrière, les sportifs de haut niveau sont confrontés à un arrêt brutal de l'activité physique. Un bouleversement, un véritable manque, qui peut être très mal vécu s'il n'est pas accompagné par un spécialiste.
À l'issue de leur carrière, les sportifs de haut niveau doivent affronter le vide laissé par l'arrêt du sport. La transition doit donc être anticipée et préparée. Pour vivre au mieux leur reconversion, les sportifs peuvent faire appel à des psychologues. "Le sportif a eu comme instrument, comme outil son corps. Il faut donc qu'il puisse l'investir autrement ensuite. Et comme une drogue, il faut un sevrage", explique Lise Anhoury, psychologue à l'Institut national du sport de l'expertise et de la performance (INSEP). La psychologue aide ainsi le sportif à équilibrer sa vie autour de nouveaux centres d'intérêt.