Don de gamètes : des donneurs conscients des responsabilités ?
Quel est l'état de conscience des donneurs ? Sont-ils actuellement responsabilisés dans leur don ?
Les réponses avec le Dr Jean-Marie Kunstmann, directeur du CECOS de l'hôpital Cochin :
"Les donneurs sont conscient que c'est une cellule un peu particulière. Il y a effectivement une notion de lien du sang culturelle et autre mais finalement tous avancent sur l'idée, autant les couples que les donneurs, qu'on peut aujourd'hui imaginer une paternité ou une maternité qui ne soit pas fondée sur le caractère biologique et des origines qui ne soient pas fondées sur les gamètes et celui qui a donné les gamètes.
"L'enjeu de notre société aujourd'hui est que si la société valide la possibilité pour ces hommes et ces femmes de construire des familles autrement, il faut qu'on soit capable d'expliquer à ces enfants dans les dix à quinze ans par la suite quel est le repère initial qui a permis de s'affranchir du repère biologique et dans quelle histoire ils ont été construits.
"Malheureusement la plupart des enfants qui témoignent sur la levée de l'anonymat sont des enfants pour qui les parents ont tenté de garder le secret, avec une révélation brutale, intempestive, déstabilisante, souvent dans le cadre de tensions du couple. Il est évident que là, c'est pratiquement irrécupérable. Quand les enfants sont informés tôt et qu'ils se sont construits dans cette singularité, ils assument beaucoup mieux. Néanmoins il reste tout un travail à faire pour savoir ce que sont les origines dans notre société."
En savoir plus :
Questions/réponses :
- La levée de l'anonymat était prévue dans le projet de loi sur la révision des lois de bioéthique. Est-ce toujours le cas ?
Pourquoi ne pas laisser le choix aux donneurs de lever ou ne pas lever le secret de leur identité ?
Voir la réponse en vidéo* - Comment cela se passe-t-il dans les pays où on a levé l'anonymat ? Les donneurs sont-ils sollicités ?
Voir la réponse en vidéo* - Mes enfants sont nés d'un don de gamètes. J'ai donné des ovocytes. Tous ces enfants risquent-ils de se retrouver un jour ?
Voir la réponse en vidéo* - Si ma sœur est stérile, je ne pourrai pas lui donner d'ovules ? Cela aurait permis d'avoir un enfant qui lui ressemble, avec des gènes identiques.
Voir la réponse en vidéo* - Je compte faire un don d'ovocytes dans l'anonymat. Peut-on quand même savoir si ça a aidé quelqu'un ?
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* Les réponses avec le Dr Jean-Marie Kunstmann, directeur du CECOS de l'hôpital Cochin et le Dr Sylve Epelboin, gynécologue-obstétricienne à l'hôpital Bichat Claude Bernard (AP-HP)