Fin de la grève des urgentistes
L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a annoncé mardi 23 décembre 2014, la levée du préavis de grève qui avait débuté la veille, suite à des négociations avec le gouvernement.
La grève débutée lundi avait été lancée dans le but de contester les conditions de travail des urgentistes. L'une des principales revendications était de plafonner les semaines de travail à 48 heures au lieu de 60 aujourd'hui, conformément au droit européen. Les grévistes demandaient aussi la rémunération des heures supplémentaires au delà de 39 heures, et d'harmoniser les rémunérations pour les gardes. À titre d'exemple, les médecins universitaires sont payés 200 euros de plus que les praticiens hospitaliers.
Les propositions faites lundi par Marisol Touraine, ministre de la Santé, portaient principalement sur cette première revendication, ce qui a permis de débloquer la situation. C'est ce qu'explique Patrick Pelloux, président de l'AMUF : "Même si on n'a pas tout obtenu, il nous semble que la reconnaissance du plancher de 39 heures et le déclenchement des heures supplémentaires à partir de ce plancher est un accord historique. Nous n'avons pas eu de progrès social depuis quatorze ans". D'après lui, la majoration des heures supplémentaires sera négociée "dès le mois de janvier" pour un décret attendu d'ici à avril 2015.
En ce qui concerne les autres revendications, Patrick Pelloux a dit comprendre "que ce n'était pas le moment"; dans le contexte budgétaire actuel, l'harmonisation des rémunérations pour tous les praticiens "coûterait trop cher". "La reconnaissance des 39 heures est déjà considérable (...) cet accord permet de clarifier le temps de travail de tous les urgentistes". "La France se met enfin en ordre de bataille pour répondre à la directive européenne", a-t-il ajouté, précisant que certaines choses restaient à négocier.
Cet accord, s'il a permis l'arrêt de la grève des urgentistes, a toutefois provoqué le mécontentement de la Fédération hospitalière de France. Son président, Frédéric Valletoux a reproché au gouvernement d'avoir "lâché (...) des mesures catégorielles", dénonçant une facture de "90 millions d'euros à rapporter aux 400 millions d'euros de déficit de l'hôpital" dans l'unique but de calmer les esprits alors que "le paysage de la santé est sens dessus dessous".