Grossesse : l'entretien prénatal précoce
L'entretien prénatal précoce était l'une des mesures phares du plan périnatal de 2005. Pourtant en 2013, cet entretien est encore peu diffusé. L'entretien prénatal précoce est un entretien non médical pour les futures mamans, idéalement dans leur quatrième mois de grossesse. À quoi sert ce rendez-vous et pourquoi devrait-il se développer ? Explications.
L'entretien prénatal précoce a pour objectif d'offrir une heure de conversation à la future maman et au couple pour "parler de tout ce dont ils n'auraient pas l'occasion de parler en dehors de cet endroit intime", explique Bénédicte Molinier, sage-femme à la maternité Necker-Brune. "Mais au départ, l'idée c'est de voir si on a une grossesse, un couple qui nécessiterait un accompagnement particulier, que ce soit d'ordre psychologique, de l'ordre de l'addictologie, d'un problème diététique…", précise la sage-femme.
On ne naît pas maman, on le devient. La grossesse peut être une période aussi épanouissante qu'angoissante si elle est inattendue ou mal accompagnée. Ce dialogue peut permettre de libérer la parole ou d'informer sur ses droits. Une main tendue pour prévenir une dépression, un mal être mais aussi prévenir une maltraitance, celle de la maman comme celle de l'enfant à naître ou simplement prévenir une précarité sociale qui pourrait être dangereuse. Puis si possible, proposer une aide.
L'entretien prénatal fait partie des objectifs du plan périnatalité de 2005. Il devait être proposé de manière systématique à tous les futurs parents pour permettre d'évoquer les questions peu ou mal abordées. Mais dans les faits, peu en entendent parler.
D'après la direction générale de la santé, en 2010, seulement une maman sur cinq a pu en bénéficier. Certaines maternités ne le proposent pas par manque de personnel mais aussi par une méconnaissance des professionnels de santé. "Les principaux obstacles à la diffusion et à la pratique généralisée de cet entretien résident dans le défaut d'informations. Nous sommes actuellement en train de travailler avec la CAF pour informer les futures mamans de l'importance de cet entretien dès la déclaration de grossesse, et de retravailler auprès des médecins pour qu'ils le proposent systématiquement", annonce Sophie Guillaume, présidente du Collège des sages-femmes de France.
Autre solution : orienter plus de patientes vers les sages-femmes libérales. Mais on rebondit alors sur un autre problème : la pénurie grandissante et l'inégalité de répartition de ces professionnels.
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