Infertilité masculine : un bébé pour un couple sur deux
Seul un couple sur deux consultant pour une infertilité d'origine masculine réussit à avoir un enfant, l'âge de l'homme supérieur à 35 ans apparaissant comme un facteur majeur de risque d'échec, montre une étude française publiée par la revue Human Reproduction.
On estime qu'entre 9 et 14 % des couples dans les pays développés auront des difficultés à concevoir. En France, un couple sur sept consulte pour une infertilité, l'origine du problème se partageant entre l'homme et la femme.
La majorité des études ayant évalué jusqu'ici les résultats d'Assistance Médicale à la Procréation (AMP) ont pris en compte principalement la composante féminine. La plupart ont par ailleurs concerné le devenir des couples inscrits dans un programme de Fécondation In Vitro (FIV), et non pas des couples consultant, en amont, un centre d'infécondité.
L'étude conduite par l'équipe de Marie Walschaerts et du Pr. Louis Bujan, président de la Fédération des CECOS, a permis d'évaluer le taux de succès du projet parental chez les couples ayant été suivis au Centre de stérilité masculine de Toulouse de 2000 à 2004.
Une enquête par questionnaire téléphonique effectuée en 2008 a permis de préciser la situation de ces couples, au moins quatre années après l'arrêt de leur prise en charge.
Parmi les 1 131 répondants (65 % des 1 735 couples joints par téléphone), 56 % étaient devenus parents (60 % en incluant l'adoption). Ces couples ont eu un enfant grâce à une grossesse naturelle dans 16 % des cas, grâce à un traitement médical ou chirurgical dans 8 % des cas, et grâce à une AMP dans 32 % des cas (dont 4 % dans un autre centre). Sur l'ensemble des 1 735 couples, le taux cumulé de succès est estimé à 48 %, basé sur une hypothèse qualifiée de "réaliste" par Marie Walschaerts.
Les auteurs de l'étude soulignent que le taux cumulé de succès atteint 64 % pour les hommes et les femmes âgés de moins de 35 ans, contre seulement 31 % chez les couples plus âgés.
"L'âge de l'homme ressort réellement et le taux de succès n'est pas lié uniquement à l'âge de la femme", a précisé Marie Walschaerts à l'AFP. Ces résultats devraient "encourager les couples à consulter plus tôt", a-t-elle ajouté.
L'étude a été financée par l'Agence de la biomédecine.
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