La méningite : à traiter en urgence
La méningite peut être bactérienne ou virale. Si une bactérie est en cause, la méningite doit être prise en charge immédiatement car elle est alors mortelle dans 10 % des cas.
Méningite : virale ou bactérienne ?
La méningite ou plutôt les méningites car il en existe différentes formes plus ou moins graves, est une maladie qui fait peur.
La méningite est une inflammation des méninges, les enveloppes entourant le cerveau et la moelle. La membrane la plus superficielle correspond à la dure-mère, il y a ensuite l'arachnoïde et la pie-mère. Entre ces deux dernières couches, circule un liquide : le liquide céphalo-rachidien. Il contribue à absorber les coups, à équilibrer les pressions et à transporter les hormones tout en récupérant les déchets. Il s'agit donc d'un milieu idéal pour que des microbes puissent se développer.
Ces microbes peuvent être des virus ou des bactéries, c'est pour cette raison qu'il n'y a pas une mais des méningites. La forme la plus grave est la méningite à méningocoques. Ce sont des bactéries qui peuvent être présentes naturellement dans nos voies respiratoires. Habituellement, elles sont accrochées aux cellules endothéliales de la gorge et se multiplient en formant des colonies. Mais il arrive qu'elles se détachent pour rejoindre la circulation sanguine. Elles atteignent alors le cerveau par les petits vaisseaux provoquant ainsi une inflammation des méninges.
Dans 80 % des cas, la méningite est d'origine virale et sans danger. En revanche, les méningites bactériennes qui représentent 20 % des cas peuvent être mortelles.
Les bactéries se multiplient très vite et risquent de provoquer une septicémie, autrement dit un empoisonnement du sang qui peut être fatal. Il existe des vaccins, mais aucun ne protège contre tous les types de méningites.
Quels sont les signes d'une méningite ?
Les symptômes de cette infection ne sont pas toujours simples à identifier car ils sont multiples : maux de tête, raideur de la nuque, intolérance à la lumière (photophobie) ou au bruit (phonophobie), vomissements, nausées, fièvre, frissons, teint gris ou marbré, courbatures, grande fatigue…
Des symptômes neurologiques peuvent aussi survenir : une somnolence, une confusion mentale, des paralysies oculaires ou encore des convulsions.
Chez les nourrissons de moins d'un an, les symptômes de la méningite sont peu caractéristiques mais imposent un appel en urgence au 15 ou au 112. Il s'agit d'un comportement inhabituel du bébé (pleurs incessants, irritabilité, somnolence anormale...), d'un refus de s'alimenter, de vomissements, d'un teint gris ou encore du fait que le bébé soit "mou".
La raideur de la nuque et un bombement de la fontanelle - l'espace qui n'est pas encore ossifié sur le crâne - peuvent aussi être observés chez le jeune enfant.
Le diagnostic de la méningite
Pour les médecins, une suspicion de méningite est une urgence. Mais pour faire le diagnostic, il faut impérativement réaliser un examen spécifique à l'hôpital : une ponction lombaire. Elle consiste à prélever du liquide céphalorachidien (le liquide qui circule autour du cerveau et de la moelle épinière) à l'aide d'une fine aiguille introduite entre deux vertèbres.
Une quarantaine de gouttes de ce liquide est prélevée. L'échantillon est directement transmis au laboratoire. Les analyses doivent être rapides car il s'agit d'une urgence vitale. Lorsqu'il y a une méningite, bien souvent le liquide céphalorachidien est altéré et devient trouble. Ensuite une analyse de paramètres biochimiques est réalisée pour rechercher des témoins d'une inflammation. L'analyse micro-biologique, elle, passe par un examen microscopique. Cette analyse va permettre notamment de mettre en évidence la présence de globules blancs polynucléaires, qui sont le signe d'une inflammation.
Mais parfois l'examen biologique n'est pas évident. Si les bactéries ne sont pas visibles, il peut s'agir soit d'une méningite bactérienne où les bactéries sont en quantité insuffisante pour être visibles, soit d'une méningite d'origine virale.
La méningite virale est sans danger. Mais dans le cas d'une méningite bactérienne il est important de bien déterminer le type de bactéries. Cela permet de prescrire une antibiothérapie mieux ciblée, et donc plus efficace.
Zoom sur le purpura fulminans
L'une des formes les plus graves de méningite est ce qu'on appelle la méningite bactérienne à méningocoques avec purpura fulminans. Il s'agit en fait d'une septicémie foudroyante qui touche surtout les nourrissons et les jeunes enfants.
La méningite à méningocoques avec purpura fulminans se traduit par des taches rouges-violacées sur la peau à différents endroits du corps, qui sont le signe de lésions hémorragiques sous la peau. Le purpura fulminans est mortel dans 30 % des cas et peut entraîner d'importantes séquelles.
La présence de taches hémorragiques (taches étoilées rouge vif ou
"bleus" ne disparaissant pas à la pression du doigt) doivent imposer d'appeler les secours.
Méningite : trois façons d'être contaminé
Les germes peuvent pénétrer dans le cerveau de trois manières :
· par le flux sanguin à partir d'une partie quelconque du corps, qui est infectée ;
· par les sinus ou l'oreille moyenne, vers l'intérieur du crâne ;
· par une blessure ouverte du crâne qui peut servir de porte d'entrée pour les germes.
Ces agents infectieux se transmettent par la projection de gouttelettes, lorsque l'on tousse ou que l'on éternue. La contamination peut donc se faire à distance.
Pour éviter une éventuelle contamination par les bactéries responsables , un vaccin existe, le vaccin méningococcique conjugué de sérogroupe C. Le Haut Conseil pour la santé publique recommande une vaccination systématique des nourrissons âgés de 12 à 24 mois et l'extension de cette vaccination jusqu'à l'âge de 24 ans.
Comment se soigne la méningite ?
Le traitement dépend du type de méningite.
Pour une méningite virale : ce sont les symptômes qui vont être traités. La méningite virale guérit en effet spontanément chez les personnes qui ne souffrent pas de déficit immunitaire.
Pour une méningite bactérienne : une administration d'antibiotiques à forte dose est nécessaire. Ce traitement doit être mis en place le plus rapidement possible pour limiter le risque de complications. Celles-ci regroupent des abcès, une hydrocéphalie, une récidive de la méningite ou encore une perte d'acuité auditive ou une surdité.
La méningo-encéphalite herpétique est un cas à part. L'herpès est un virus mais la gravité de la méningite qu'il provoque est à traiter en urgence. Elle nécessite un traitement par aciclovir en perfusion, un médicament antiviral spécifique de ce virus.
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