Le suppositoire, un remède qui n'a plus la cote
Le suppositoire est une préparation pharmaceutique solide que l'on introduit dans l'anus et qui a une forme conique. Le plus souvent, il est prescrit chez les nourrissons et les jeunes enfants pour soigner divers maux : la fièvre, les vomissements, en cas de constipation... Mais il est aussi prescrit pour les adultes.
Qu'est-ce qu'un suppositoire ?
Le terme "suppositoire" vient du latin supponere, qui signifie substituer ou mettre une chose à la place d'une autre. Et si le suppositoire est un mauvais souvenir d'enfance pour beaucoup, sachez qu'il a remplacé un remède qui était sans doute encore plus traumatisant : le clystère.
Le clystère était un liquide destiné aux lavements. On introduisait ce liquide par l'anus à l'aide d'une seringue, ce qui n'était pas très agréable. Le suppositoire a ainsi détrôné la méthode des lavements pour connaître une belle ascension.
Le suppositoire : toute une histoire
Si dans le passé, les lavements étaient réalisés à l'aide d'une seringue introduite dans l'anus, le suppositoire a rapidement détrôné cette méthode.
Outre-Manche, l'utilisation du suppositoire a toujours été rejetée et regardée d'un œil dubitatif. Car si l'introduction d'un remède par la voie rectale est très bien acceptée dans les pays latins, elle n'est pas très répandue au Royaume-Uni et a donc plutôt tendance à répugner.
Le suppositoire : quelle efficacité ?
En France, l'utilisation du suppositoire a tendance à perdre du terrain ces dernières années. Les pédiatres en prescrivent désormais uniquement à la demande des parents. Alors, pourquoi ce désamour ?
On introduit le suppositoire par l'anus. Il se loge dans le rectum, puis se dissout très rapidement. Le principe actif qui est contenu dans le suppositoire traverse la paroi de l'intestin pour être absorbé dans la circulation sanguine. L'avantage de la voie rectale est que la paroi du rectum est richement vascularisée et a un excellent pouvoir d'absorption. Le principe actif a toutes les chances de se diffuser efficacement dans la circulation sanguine. D'où l'idée que le suppositoire est une forme très efficace.
Le problème est que la vascularisation de cette zone est un peu particulière : une partie du principe actif va effectivement passer dans la circulation générale, mais une autre partie va aller directement dans le foie. Et le foie va dégrader le principe actif et le rendre inactif. Quand on prend un suppositoire, on ne sait donc jamais quelle quantité du principe actif va réellement agir.
Une précision : si votre enfant va à la selle peu de temps après l'introduction d'un suppositoire, dans la plupart des cas, il n'est pas nécessaire de redonner le médicament, car il y a un risque de surdosage. Bien souvent, le principe actif a déjà eu le temps de se diffuser.
Il reste une question essentielle sur le suppositoire : par quel bout l'introduit-on ? D'un côté, le suppositoire est plat ; de l'autre, il est pointu. La logique voudrait qu'on l'introduise plutôt par le côté pointu. Mais en fait, il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse : il y a deux écoles. Certaines notices de médicaments nous conseillent cependant une introduction par le bout plat, pour éviter le rejet du suppositoire, qui est ainsi mieux happé.
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
- Retrait de suppositoires destinés aux nourrissons, article du 14 février 2012.
- Petite enfance : la fin des suppositoires anti-toux, article du 21 novembre 2012.