Les Français fâchés avec les vaccins ?
La vente des vaccins a fortement chuté en France en 2012, dans pratiquement toutes les catégories y compris les vaccins pédiatrique. Une étude du cabinet IMS Health révèle un "climat de défiance généralisée". Entretien avec le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations, entité rattachée au Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Ce désamour ne date pas d'hier. C'est en 2008 que les Français ont commencé à se méfier du vaccin. Tous les vaccins sont concernés, même ceux qui sont administrés aux enfants. 12% de baisse de la consommation de vaccins en 4 ans, 30% en valeur économique. Les maladies pour lesquelles on se protège le moins bien aujourd'hui sont la rougeole (40% de baisse), la rubéole (33% de baisse) et la méningite (26% de baisse).
Pour la rubéole et la typhoïde (23% de baisse), il y a eu des problèmes d'approvisionnement ces dernières années.
Un nouveau plan vaccinal en avril 2013
La principale cause de cet effritement de la couverture vaccinale reste néanmoins la méfiance généralisée des Français envers les vaccins.
Une dernière information en provenance des Etats-Unis risque de ne pas les rassurer. La vaccination contre la grippe pandémique A (H1N1) aurait provoqué, selon une étude, une augmentation des cas de syndromes de Guillain-Barré, une maladie auto-immune inflammatoire touchant le système nerveux. Ce syndrome, qui peut mener à une paralysie de la face, touche en moyenne une personne sur 100.000. Pour le docteur Daniel Salmon du Programme national américain de vaccination, et directeur de cette étude, le bénéfice du vaccin dépasse quand-même largement le risque.
L'incidence des vaccins sur l'apparition de certaines maladies, même quand elle est très minime ou comme c'est plus souvent le cas, fondée sur des rumeurs, ronge la détermination de certains Français au moment de se faire vacciner.
Les autorités sanitaires vont communiquer le nouveau calendrier vaccinal en avril 2013. "Il devra comporter des mesures concrètes de façon à restaurer la confiance des Français", suggère Claude Le Pen, économiste de la santé.
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