Les tablettes à l'école, excès d'ondes Wifi pour les enfants ?
A l'heure où des écoles adoptent les tablettes tactiles dans leurs classes, l'association Priartém (Pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais de Téléphonie Mobile) alerte les autorités éducatives et sanitaires sur les risques liés aux ondes Wifi mobilisées par ces outils.
Moderniser l'enseignement en introduisant les tablettes informatiques ? "C'est une mauvaise idée", considère Michèle Rivasi, députée européen et vice-présidente du Criirem (Centre de Recherche et d'Information Indépendantes sur les Rayonnements ElectroMagnétiques). Elle approuve donc l'alerte lancée par l'association Priartém auprès de l'Education nationale et de l'Agence nationale de sécurité sanitaire
de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), sur le fait que "ces tablettes émettent et reçoivent les informations en mobilisant le Wifi" alors même que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a considéré en mai 2011 que ces ondes étaient "peut-être cancérigènes pour l'homme"*.
Vigilance accrue pour les enfants
L'heure est d'ailleurs bien à un renfort de vigilance concernant les enfants puisque dans le cadre de la loi de refondation de l'école, un amendement d'une députée Europe Écologie Les Verts (EELV) a été adopté en ce sens. Il appelle l'Etat et les collectivités territoriales à "favoriser l'utilisation de connexion de données filaires" par rapport au Wifi... Un arbitrage également encouragé par le Conseil de l'Europe en 2011...
Mais le Wifi est bel et bien déjà installé dans de nombreuses classes... Et les ondes électromagnétiques qu'il mobilise, notamment pour l'usage des tablettes, sont au cœur des inquiétudes associatives."Le rapport international BioInitiative a recensé toutes les études illustrant les risques associés", rappelle Michèle Rivasi. Soit 1.800 travaux rapportant des atteintes sur l'ADN, une neurotoxicité, un risque de cancer ou encore des impacts sur la qualité du sperme... "Et les enfants sont particulièrement vulnérables au niveau cérébral puisque la boîte cranienne, plus fine, est moins protectrice, et que leur organisme comprend un grand nombre de cellules en division, ce qui les fragilise", précise-t-elle.
"Gardons des espaces sans ondes pour nos enfants"
Le plus surprenant, c'est que les tablettes profiteraient encore de leur nouveauté pour s'extraire des contraintes imposées aux téléphones portables tant au niveau de l'information sur le rayonnement émis que sur la publicité.
En effet, la loi du 12 juillet 2010 interdit la fabrication de terminaux radioélectriques destinés aux moins de 6 ans et la publicité pour les téléphones portables ciblée pour les moins de 14 ans, en oubliant de mentionner ces nouveaux gadgets tactiles qui ont eu tant de succès à Noël. Si elles ont donc réussi à se glisser en grand nombre à la maison, le principe de précaution inciterait donc à éviter leur multiplication à l'école... "La fibre optique fonctionne très bien !", insiste Michèle Rivasi, "gardons des espaces sans ondes pour nos enfants !"
*Voir l'article d'actualité : "Carcinogenicity of radiofrequency electromagnetic fields", The Lancet Oncology, June 22, 2011, doi:10.1016/S1470-2045(11)70147-4
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
- Les ondes électromagnétiques tenues à distance des écoles, article du 20 mars 2013.
- Ondes électromagnétiques et santé : faut-il s'inquiéter ?, la chronique de David Zavaglia, du 10 janvier 2013.
- Les ondes électromagnétiques en ligne de mire, dossier complet.
- Les accessoires anti-ondes ''au mieux, sans effet'', article du 20 décembre 2012
- Un bouclier en papier pour se protéger des ondes ?, article du 4 mai 2012
- Hypersensibilité aux champs électromagnétiques : première étude nationale, article du 15 février 2012
- Electrosensibilité : une première étude clinique, article du 8 mars 2012
- Téléphones portables et risques de cancers : une étude qui rassure, article du 21 octobre 2011
- Téléphone portable : peut-être dangereux selon l'OMS, reportage du 1er juin 2011.
- Interphone : le lien entre téléphonie mobile et cancer n'est pas avéré, reportage du 18 mai 2010.
Et aussi :
- Le Monde.fr
- "Téléphone portable et cancer : "Nous ne pouvons pas quantifier le risque"", chat du 1er juin 2011, avec le Dr Elisabeth Cardis, chercheuse au Centre de recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone (CREAL).
- Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS