Maternité de Port-Royal : mort d'un bébé in utero, triple enquête ouverte
Ils espéraient un heureux événement et c'est finalement une catastrophe qui les attendaient. Jeudi 31 janvier 2013, une femme arrivée au terme de sa grossesse se présente à la maternité de Cochin-Port Royal à Paris, où elle est inscrite pour son accouchement. Rapidement les médecins constatent que son fœtus est mort in utero. Alors que le circonstances de ce drame et la cause du décès restent pour l'heure inexpliquées, le débat sur l'organisation des soins dans les maternités de France est relancé.
Ce drame est d'autant plus surprenant que la maternité de Cochin-Port Royal est un établissement flambant neuf de niveau 3 en pointe, très réputé dans la capitale, notamment pour le suivi des grossesses à risques.
L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a révélé que cette patiente s'était présentée à deux reprises juste avant l'accident, le mardi précédent et dans la journée du jeudi "pour examen et déclenchement de l'accouchement". Or, après l'examen médical, "il lui avait été dit qu’elle pouvait retourner à son domicile". L'AP-HP s'associe "pleinement à la douleur de la famille et au désarroi des personnels".
D'après le témoignage du père, la maternité était débordée et la mère et le foetus n'auraient pas bénéficié de l'attention nécessaire. Une saturation du service confirmée par la direction de la maternité. Le père a porté plainte contre X, pour "homicide involontaire, par négligence". Le parquet a ouvert une enquête préliminaire le 4 février 2013. De son côté, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, réclame une "enquête exceptionnelle", administrative et médicale, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire, et assure qu'elle veillera à ce que les parents puissent connaître la vérité.
Pourquoi cette femme a-t-elle été renvoyée à son domicile, la maternité manquait-elle effectivement de lits ? Pourquoi la patiente n'a-t-elle pas été transférée vers une autre maternité, comme cela se fait habituellement ? Les premiers éléments de compréhension sont attendus ces prochains jours. Entretien avec Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, pour mieux comprendre.
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