Naissance d'un nouveau nez... sur un bras
Afin de reconstruire le nez d'un homme amputé à la suite d'un cancer, des scientifiques britanniques font croître une greffe parfaite... sur son propre bras. Une première mondiale.
La peau du bras est utilisée depuis de nombreuses années pour aider à la reconstruction de parties du visage. Dans le cas de l'appendice nasal, la méthode la plus avancée à ce jour consiste à prélever une portion de chair, accompagnée des veines et artères susceptibles de l'irriguer, pour les reconnecter très rapidement sur la face. L'opération se poursuit ensuite par le remodelage du nez à parti de cartilages et d'os prélevés sur le bassin du patient.
A l'avenir, une opération d'une aussi grande complexité ne sera peut-être plus nécessaire. Une équipe de l'Université de Londres a en effet développé un protocole nouveau pour sculpter le futur nez… directement dans le bras du patient, avant que le prélèvement de peau ne soit effectué. Un homme de 53 ans, amputé du nez à la suite d'un cancer, est en passe de retrouver son ancien visage grâce à cette audacieuse innovation.
Dans un premier temps, la forme de son ancien nez a été reproduite sur un socle stérile à partir de photographies et de radiographies. Ce moule a ensuite été recouvert d'un maillage très fin de matière synthétique. Des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse du patient ont alors été déposé sur cette structure, et placé dans un milieu nutritif propice à leur différenciation en cellule de cartilage.
Dans le même temps, un minuscule ballon a été introduit sous la peau du futur greffé. Au fil des semaines, ce ballon a été très progressivement gonflé pour distendre la peau… jusqu'à ce que son volume atteigne, au bout de trois mois, celui d'un appendice nasal. La structure cartilagineuse issue de ses cellules souches est alors introduite en lieu et place du ballon.
Trois nouveaux mois seront nécessaires pour que les vaisseaux sanguins viennent innerver parfaitement ce vrai-faux nez, surprenante excroissance temporaire sur un avant-bras.
La greffe qui sera très prochainement opérée ressemblera alors au processus "classique" de la reconstruction faciale. A ceci près que le long processus de remodelage aura déjà été réalisé, plusieurs mois en amont… à moins d'un mètre de là !
Dans une interview accordée au journal britannique Daily Mail, le professeur Alex Seifalian, à l'origine de cette singulière avancée médicale, confie avoir proposé à son patient de corriger la légère asymétrie d'origine de son nez. Ce dernier aurait sobrement refusé : c'est son visage, et seulement son visage, qu'il souhaite retrouver.
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