SEP : traiter les poussées ?
Y a-t-il un vrai traitement pour stopper les poussées ? J'ai l'impression de servir de cobaye. Je souffre trop.
Les réponses avec le Pr. Catherine Lubetski, neurologue à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière (Paris) :
"Le traitement des poussées repose depuis longtemps sur la cortisone à fortes doses. Cela réduit la durée de la poussée. Les doses ont un peu changé, le nombre de jour des perfusions aussi. Mais ces données sont assez anciennes. Il ne s'agit pas de traitement de fond mais de traitement des poussées. Les traitements de fond, eux, ont pour objectif d'espacer l'intervalle entre les poussées, donc de réduire leur fréquence.
"On espère aussi que les traitements de fond vont aider à empêcher l'apparition et l'aggravation du handicap. Des progrès ont vraiment eu lieu car, il y a 15 ans, il n'y avait pas du tout de traitement de fond. Maintenant, il existe des traitements de fond : les immunomodulateurs classiques diminuent la fréquence des poussées d'environ 30 % . Depuis 2 ans, un nouveau médicament est apparu. Il s'agit d'un anticorps monoclonal qui a une amplitude d'effet nettement plus importante mais avec une moins bonne tolérance. Pour le moment, ce traitement est réservé à des patients qui ont des formes sévères de la maladie. Mais cela reste une marche thérapeutique. D'ici la fin de l'année 2011 ou au début de l'année 2012, un nouveau traitement va arriver pour réduire de façon notable, la fréquence des poussées. La tolérance n'est pas parfaite mais on a des médicaments qui sont de plus en plus efficaces pour réduire la fréquence des poussées. À moyen terme, ces nouveaux traitements jouent sur le risque d'accumulation du handicap.
"À un moment donné, certains patients sont en échappement thérapeutique. C'est-à-dire qu'ils continuent de faire des poussées alors qu'ils avaient un traitement de première ligne. Pour ces patients, on va alors passer à un traitement de deuxième ligne. On espère alors réduire la fréquence des poussées. Il reste des éléments que l'on n'arrive pas à contrôler. Quand le stade progressif de la maladie s'installe où il n'y a plus vraiment de poussée, on n'arrive plus à traiter. On ne sait pas encore traiter la phase progressive mais il existe des nouveautés. Avant il n'y avait pas d'essais thérapeutiques dans les formes progressives de la maladie, mais maintenant les essais thérapeutiques ne ciblent que les phases progressives de la maladie."
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* Les réponses avec le Pr. Catherine Lubetzki, neurologue à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière (AP-HP)