Sida : décès et infections en baisse
L'Onusida a donné mardi 20 novembre 2012, dans son rapport annuel 2012, des raisons d'espérer dans la lutte contre le sida avec une diminution significative et continue des décès et des nouvelles infections ces dernières années, permettant de parler d'une "nouvelle ère d'espoir".
Entretien avec le Dr Marina Karmochkine, immunologiste, spécialiste du sida à l'hôpital européen Georges-Pompidou (Paris)
C'est la cinquième année consécutive que les infections et les décès liés au sida reculent. Pour Michel Sidibé, directeur général d'Onusida, "sur les deux dernières années, la moitié de la diminution mondiale des nouvelles infections à VIH a été enregistrée chez les nouveaux-nés", indique l'Onusida, et pour M. Sidibé, "il devient évident qu'il est possible d'atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants".
Ainsi dans six pays (Burundi, Kenya, Namibie, Afrique du Sud, Togo et Zambie), le nombre d'enfants nouvellement infectés a diminué d'au moins 40 % entre 2009 et 2011. Par ailleurs, entre 2009 et 2011, le nombre de nouvelles infections chez les enfants a baissé de 23 %, soit plus que durant la période 2003 et 2009 (-19 %).
Pour l'Onusida, une approche accélérée de la lutte contre le sida a engrangé des résultats prometteurs, comme une baisse de plus de 500 000 du nombre des décès. Des chiffres qui s'expliquent par la hausse de 63 % du nombre de personnes dans le monde ayant accès à un traitement antirétroviral dans le monde : 2,3 millions de personnes en Afrique subsaharienne par exemple. La Chine de son côté a augmenté de près de 50 % le nombre de personnes sous traitement contre le VIH en 2011.
Sur les six dernières années, le nombre de décès en Afrique subsaharienne causés par le sida a baissé d'un tiers. En outre, le nombre de personnes sous traitement antirétroviral a augmenté dans cette région du monde de 59 % entre 2009 et 2011.
"Le rythme des progrès s'accélère, on peut maintenant réaliser en 24 mois ce qui prenait une décennie auparavant", s'est félicité Michel Sidibé qui espère réaliser les objectifs 2015. Ces objectifs, définis en 2011, prévoient notamment une diminution de moitié de la transmission sexuelle de la maladie. Le même résultat est attendu pour les transmissions chez les drogués, qui utilisent des seringues infectées.
Enfin, l'Onusida veut également réduire de 50 % le nombre de malades du sida qui meurent des suites d'une tuberculose. Pour diminuer les nouvelles infections, l'Onusida préconise notamment la circoncision volontaire, qui "pourrait permettre de prévenir une nouvelle infection sur 5 en Afrique orientale et australe d'ici à 2025".
Le rapport relève encore que les professionnels du sexe (hommes et femmes), les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, et les consommateurs de drogues injectables sont particulièrement touchés par la maladie. "Les programmes de prévention et de traitement du VIH ne parviennent pas globalement à atteindre ces populations clés", a regretté l'Onusida.
En 2011, près de 34 millions de personnes dans le monde vivaient avec le virus VIH, 2,5 millions de personnes ont été nouvellement infectées, et 1,7 million (- 5,6 % par rapport à 2010), sont décédées de la maladie.
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