TOC : le traitement par stimulation cérébrale
Depuis 2008, une vingtaine de patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont opérés chaque année dans le cadre de protocoles thérapeutiques. Mais qui peut en bénéficier ?
Entre 2 et 3 % des Français souffrent de TOC, mais tous ne sont pas concernés par le traitement de stimulation cérébrale. Il n'est indiqué qu'en dernier recours, pour les patients présentant des formes sévères de cette maladie, des formes très invalidantes et résistantes aux traitements médicamenteux et aux psychothérapies classiques.
Dans ces rares cas, on peut tenter une stimulation cérébrale, c'est-à-dire placer une électrode de stimulation dans le cerveau pour tenter d'obtenir la guérison. Il s'agit de la même opération de stimulation cérébrale profonde qui est utilisée dans certains cas de maladie de Parkinson.
Cette intervention se passe en deux temps. Le chirurgien insère d'abord une mini-électrode dans la boîte crânienne, au niveau du noyau subthalamique. C'est à partir de ce dispositif, relié dans un second temps à un petit boîtier placé sous la clavicule, que la stimulation est effectuée. Cette stimulation a pour résultat d'interrompre le message neuronal, et donc les comportements compulsifs du patient. Les équipes françaises se sont distinguées en 2008 et en 2010 en publiant des résultats très encourageants.
Cette intervention neurochirurgicale pour placer l'électrode de stimulation demeure toutefois très encadrée et ne se pratique pour l'instant qu'au sein de protocoles thérapeutiques dans quelques centres hospitaliers. C'est une intervention lourde qui réclame aussi l'adhésion du patient. La technique est également coûteuse, 15 000 euros par intervention. Mais cette somme n'est pas à la charge du patient.
Les chercheurs se penchent donc actuellement sur un autre mode de stimulation : la stimulation magnétique transcrânienne (TMS), moins traumatisante et moins coûteuse. Elle consiste à appliquer une impulsion magnétique sur une région cible du cerveau, au travers du crâne, sans ouvrir. Mais l'efficacité de ce traitement reste encore aujourd'hui très relative et ne peut donc pas pour l'instant faire l'objet d'une diffusion à grande échelle.
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