Tout ce que vos enfants gagnent à jouer
Votre enfant vous réclame cinq dernières minutes de jeu avant de se mettre à ses devoirs ? Laissez-le faire, il apprend tout autant que lorsqu'il a le nez dans ses livres ! Bénéfique pour l’apprentissage psychomoteur et relationnel, le jeu devient même thérapeutique dans certains cas.
Quand le jeu remplace les cahiers
Depuis quelques années, les jeux ont débarqué sur le marché de la santé. Mais avant d'être considéré comme un véritable outil thérapeutique, d’après le jeu est avant tout le "métier de l'enfant". C'est ce que disait le médecin et psychologue suisse Edouard Claparède.
On a longtemps considéré le jeu comme une perte de temps ou une sorte de soupape de la jeunesse, un moyen de canaliser une énergie superflue. C'est seulement au XXe siècle que l'on a compris son rôle dans le développement psychomoteur de l'enfant.
En jouant, l'enfant interagit avec son environnement. Son cerveau est en pleine croissance, et en jouant, l'enfant va créer de nouvelles connexions entre les neurones, plus de 2 millions chaque seconde !
A chaque âge correspond un type de jeux :
- A la naissance, le bébé est centré sur lui-même. Il joue à découvrir son corps. C'est le cas, par exemple, quand il attrape son pied et le ramène à sa bouche. Il s'amuse aussi à faire des vocalises. Au fil des mois, il doit apprendre à contrôler ses gestes. Les jeux vont l'aider à coordonner ses mouvements et à faire la liaison entre ce qu'il voit et ce qu'il touche.
- Entre l'âge de 3 et 4 ans, il commence à jouer à faire semblant. Les jeux d'imitation permettent d'exprimer les émotions, de reproduire des situations pour mieux les maîtriser.
- Progressivement, le jeu va devenir plus cérébral. Quand il cherche à comprendre pourquoi un objet rond n'entre pas dans un carré, même en tapant dessus très fort, il raisonne. En jouant avec les autres, le jeu va aussi permettre aux enfants de s'intégrer socialement.
Dans certaines écoles maternelles, une grande partie des apprentissages est basée sur le jeu. Une méthode qui est censée favoriser le développement psychomoteur des enfants. L'enfant apprend en s'amusant et ce n'est pas le seul intérêt des activités ludiques, démonstration en images...
Je joue donc je guéris
Le jeu peut aussi être un outil thérapeutique. Les ergothérapeutes, par exemple, créent des jeux pour rééduquer des malades ou des victimes d'accidents de la route. Pour lutter contre certaines phobies, comme la peur du vide, certaines thérapies utilisent les jeux virtuels. On se sert d'un tapis musical et d'un écran vidéo. Le patient doit suivre les pas et au fil des séances, la peur de tomber s'atténue.
Chez les enfants, il permet aussi de dévoiler ses peurs. C'est en le regardant jouer, en l'écoutant exprimer ses fantasmes au cours du jeu que l'on peut comprendre ses besoins, ses désirs mais aussi ses angoisses.
A Strasbourg, un centre d'accueil médico-psychologique organise chaque semaine un atelier "jeu de société" pour des adolescents souffrant de troubles du comportement et de la personnalité...