FODMAP : un régime alimentaire contre les douleurs intestinales
FODMAP est le nouvel acronyme à la mode. Si vous n'en avez pas encore entendu parler, il est probable que ce ne soit pas la dernière fois… Explications sur ces sucres qui passionnent les spécialistes du microbiote intestinal et intéressent de près les malades victimes du syndrome de l'intestin irritable.
Fodmap est le nom d'un régime alimentaire qui ne promet pas de vous faire maigrir, mais de diminuer les symptômes liés au syndrome de l'intestin irritable en excluant de son alimentation certaines sortes de sucres. FODMAP est un acronyme anglo-saxon qui signifie - en français - Oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale.
La découverte de l'implication des FODMAPs dans les douleurs digestives est le résultat du travail d'une équipe australienne de l'université Monash, dirigée par Peter Gibson et spécialisée dans la gastro-entérologie et la nutrition. Cette équipe s'intéresse depuis des années à des sucres dits à chaînes courtes, que l'on trouve dans toutes sortes d'aliments :
- les céréales et certains légumes (poireaux, betterave, fenouil, légumineuses…) abritent les oligosaccharides
- dans les yaourts et le lait, on trouve les disaccharides, le fameux lactose
- dans les fruits comme les pommes, les poires, cerises, melons et beaucoup de produits cuisinés, on trouve les monosaccharides (le fructose)
- dans les chewing-gums et les boissons sans sucre, ainsi que dans certains fruits se cachent les polyols
Tous ces sucres ont pour point commun d'être mal absorbés par l'intestin ce qui provoque gaz, ballonnements, douleurs… (pour plus d'explications, voir la vidéo ci-dessus ou voir l'animation originale dans son intégralité ci-dessous).
Forte de ses constatations, l'équipe du Pr Gibson a donc mis au point un régime d'exclusion temporaire de ces sucres. Il demande un peu de suite dans les idées… Le principe est d'exclure tous les aliments contenant des FODMAPs pendant six à huit semaines, puis de réintroduire une catégorie d'aliments par semaine.
S'ils sont bien tolérés, on enchaîne avec une seconde catégorie… Si ce n'est pas le cas, il faut attendre à nouveau deux semaines que le transit redevienne normal, réessayer avec des doses moins fortes et ainsi de suite jusqu'à trouver les doses tolérables par l'organisme pour chaque type de sucre… Trois à six mois d'efforts sont donc nécessaires.
Des études sur de petits groupes de patients se sont révélées prometteuses. D'autres, menées à plus grande échelle, seront nécessaires pour valider ce régime un peu particulier.