Les nouveaux repères pour une alimentation équilibrée
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient d'établir une nouvelle liste de repères alimentaires pour le prochain Programme national nutrition santé (PNNS). Limiter la consommation de viande et de charcuterie, ainsi qu'augmenter celle de légumes secs, sont quelques-uns de ces nouveaux repères.
Au moins cinq fruits et légumes par jour : voilà l'une des recommandations de l'ancien Programme national nutrition santé (PNNS) qui ne change pas ! Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient en effet de définir une nouvelle liste de repères afin d'alimenter la nouvelle version du PNNS. De huit repères alimentaires, on passe désormais à douze.
Pour avoir une alimentation équilibrée, il est ainsi recommandé de consommer chaque jour au moins cinq portions de 80 à 100 grammes de fruits et légumes (si possible non traités avec des pesticides), une poignée de fruits à coque (amandes, noix, noisettes et/ou pistaches) sans sel ajouté, des produits céréaliers (pain, pâtes, riz, etc.) complets et peu raffinés, deux produits laitiers (lait, yaourts, fromages et produits laitiers présents dans les plats cuisinés) et beaucoup d'eau, la seule boisson qui soit recommandée. Il est désormais également conseillé de consommer au moins deux portions de légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots) chaque semaine, d'autant plus que ces produits "peuvent être considérés comme des substituts des viandes et volailles", selon le rapport du HCSP.
Dans la catégorie des produits à consommer avec retenue, on retrouve le sel, les matières grasses ajoutées (en particulier les graisses animales) et les produits sucrés, parmi lesquels les boissons sucrées (y compris les versions "light"), les céréales du petit déjeuner et les aliments de type pâtisseries et crèmes glacées.
Moins de viande rouge et de charcuterie
Le HCSP conseille également de revoir à la baisse notre consommation de protéines animales. L'ancien PNNS prônait en effet la consommation de deux portions par jour, chaque portion correspondant à 100 grammes de viande ou de poisson, ou à deux œufs.
Les nouvelles recommandations préconisent, pour ceux qui mangent de la viande, de se limiter à 500 grammes de viande rouge par semaine (et non par jour !), soit l'équivalent de quatre steaks hachés. Sous la dénomination de viande rouge, on retrouve le bœuf, le mouton, le cheval, la chèvre, le gibier (sanglier et biche), mais aussi le veau et le porc. Il est également conseillé de limiter sa consommation de charcuterie à 150 grammes par semaine (soit l'équivalent de moins de la moitié d'un saucisson standard), sachant que le jambon blanc, très consommé en France, rentre également dans cette catégorie.
Les recommandations pour le poisson, établies à deux portions par semaine, restent inchangées, bien que le HCSP insiste sur l'importance de varier les sources de poisson (en termes d'espèces et de lieux d'approvisionnement), étant donné les risques de contamination provenant notamment des métaux lourds.
Des repères, pas des normes
Afin d'éviter que ces indications "n’apparaissent comme des injonctions moralisatrices ou normatives", le HCSP précise qu'il est "indispensable de conserver la notion de « repères » et non de « recommandations », pour une meilleure compréhension et appropriation potentielles". D'où une approche sous forme de conseils, "des « repères » vers lesquels tendre et non des normes à atteindre absolument, par tous".
Enfin, et c'est peut-être le plus important pour notre mode de vie à la Française, le HCSP conseille de prendre suffisamment de temps pour manger, et surtout de profiter des repas !
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) est une instance d'expertise chargée, entre autres, de "fournir aux pouvoirs publics des réflexions prospectives et des conseils sur les questions de santé publique". Il avait été saisi en juillet 2015 par la Direction générale de la santé afin de définir les repères du futur Programme national nutrition santé 2017-2021, le PNNS4.
Ce programme est un plan de santé publique visant à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur la nutrition. Dans l'esprit du PNNS, la nutrition correspond à l’équilibre entre les apports liés à l’alimentation et les dépenses liées à l’activité physique.