Alzheimer : le point sur le lecanemab, ce nouveau traitement porteur d'espoir
Un nouveau médicament de la famille des anticorps monoclonaux aurait fait preuve de son efficacité dans la maladie d'Alzheimer en ralentissant le déclin cognitif, révèle une nouvelle étude.
Et si les chercheurs avaient trouvé une piste sérieuse dans le traitement de la maladie d'Alzheimer ? Soigner un jour cette maladie qui touche plus de 50 millions de personnes dans le monde et 1,3 millions patients en France est l’un des enjeux du XXIe siècle.
"Meilleure nouvelle depuis 30 ans"
Jusqu’à présent beaucoup de traitements ont été testés sans grand succès mais pour la première fois un médicament, le lecanemab, aurait fait preuve de son efficacité, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine. Il appartient à la famille des anticorps monoclonaux. Lorsqu'ils sont injectés, ces anticorps monoclonaux stimulent le système immunitaire du patient pour qu’il se défende lui-même contre la maladie.
"Il s'agit probablement de la meilleure nouvelle dans le domaine de la maladie d'Alzheimer depuis près de 30 ans", selon le Pr Julien Dumurgier, neurologue à l’hopital Lariboisière (APHP) à Paris. C’est un vrai espoir car pour la première fois, ce médicament est conçu pour agir sur les causes de la maladie et non sur les symptômes comme le font les traitements disponibles actuellement.
Cibler la première étape de la maladie
Pour bien comprendre, rappelons ce qui est à l’origine de la maladie d’Alzheimer. Le cerveau des malades porte deux types de lésions : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences des neurones. Ces deux anomalies sont en rapport avec deux protéines : les peptides bêta amyloïdes et les protéines tau.
La protéine bêta-amyloïde, naturellement présente dans le cerveau, s’accumule au cours des années sous l’influence de différents facteurs génétiques et environnementaux. Elle finit par former des dépôts amyloïdes, aussi appelées "plaques séniles". Le lecanemab cible la première étape de la maladie : l'accumulation de peptides bêta amyloïdes. Cette accumulation provoque une anomalie des protéines tau, responsables de la mort accélérée des neurones.
Un médicament qui compte "deux bémols"
Il faut néanmoins rester prudent pour le moment et ce médicament présente deux bémols. "Le premier est que c'est un médicament qui doit être administré très tôt dans la maladie, avant les signes cliniques" note le Pr Dumurgier. "Le deuxième bémol est que c'est une classe de médicaments qui peut entraîner des complications comme des oedèmes cérébraux ou des saignements", donc peut-être une "toxicité vasculaire" qu'il faut surveiller.
Si un diagnostic précoce est primordial, il est aussi essentiel de prévenir la maladie. Car si elle est en partie génétique, notre mode de vie influence aussi la survenue de la maladie. Plusieurs habitudes sont à mettre en place pour mieux vieillir et prévenir le déclin cognitif, selon le Pr Dumurgier :
- pratiquer une activité physique en marchant au moins 45 minutes par semaine ;
- privilégier un sommeil de qualité ;
- adopter une alimentation équilibrée.