Appeler le 15 avant d'aller aux urgences : on vous explique la demande de François Braun
Le ministre de la Santé a demandé aux Français d’appeler le 15 avant de se rendre aux urgences. L'objectif : désengorger progressivement ces services, comme le promet Emmanuel Macron.
"Désengorger tous les services d'urgence" d'ici fin 2024. C'est ce qu'a promis le président de la République Emmanuel Macron lors de son allocution le lundi 17 avril. En réponse, le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun a demandé mercredi 19 avril aux Français sur RMC d'appeler d'abord le Samu pour avoir "la réponse la plus adaptée à son problème".
Face aux problèmes des hôpitaux, le ministre de la Santé a répété ne pas avoir de "baguette magique". Mais il a jugé "possible", "en tout cas indispensable" l'objectif fixé par le chef de l'Etat.
Passer d'abord par le 15
En effet, "il y a un panel de solutions à mettre en place, ce ne sera pas les mêmes partout", a-t-il dit en donnant quelques exemples : "réguler l'entrée des services d'urgence, cela fonctionne ; mettre en place des lits d'hospitalisation en aval des urgences pour que les patients ne restent pas des heures sur des brancards cela fonctionne".
Selon lui, il faut surtout arrêter de se présenter systématiquement aux urgences face au moindre symptôme : "dans le doute on appelle le 15 qui est en train de devenir progressivement le service d'accès aux soins", a-t-il plaidé. "Il faut passer par le 15 pour avoir la réponse la plus adaptée à votre problème : un médecin va vous donner un conseil ou vous envoyer une équipe de réanimation", a-t-il indiqué.
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"Il va désengorger les urgences mais il va engorger les cimetières"
François Braun a toutefois reconnu que dans certains cas, "vous allez peut-être attendre un petit peu plus ou faire un peu plus de kilomètres pour aller voir un médecin ou pas".
Enfin, "ce qui m'importe le plus c'est que les urgences vitales soient prises en charge", a-t-il déclaré.
En réponse à ces propos, le Dr Eric Reboli, médecin urgentiste et président du Syndicat des Médecins Remplaçants hospitaliers s'indignait ce 19 avril sur le plateau du Mag de la Santé : "Tout ce qu'on voit concrètement sur le terrain, c'est que premièrement les médecins libéraux, depuis quelques mois, ne peuvent plus faire le job. Deuxièmement, on bloque les internes à l'hôpital, ils vont être en grève à la fin du mois. Troisièmement, on tape sur les intérimaires et les titulaires ne sont pas augmentés depuis des années. Et tout ça pour faire quoi comme santé en France ? Il va peut-être désengorger les urgences mais il va engorger les cimetières. Et ça, c'est grave."