Appel aux candidats sur la santé visuelle à deux vitesses
La Fédération nationale des opticiens de France (FNOF) a adressé une lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle pour dénoncer une "santé visuelle à deux vitesses", mettant en cause les réseaux mis en place par certaines complémentaires santé.
La Fédération nationale des opticiens de France (FNOF) juge que les valeurs qu'elle défend comme la "santé visuelle", la "proximité" et la "qualité" sont "mises en péril par les pratiques de certains organismes complémentaires santé".
"Ce dont, comme vous, nous ne voulons à aucun prix est en train de s'installer: une ‘‘santé visuelle’’ à deux vitesses", écrit-elle dans cette lettre ouverte aux candidats.
La fédération évoque "d'un côté, des assurés qui choisissent leur opticien en qui ils ont confiance et qui ont accès à tous les produits disponibles sur le marché y compris les plus innovants", et "de l'autre côté, des assurés qui sont contraints par leur organisme complémentaire santé de se rendre chez un opticien du 'réseau' qui ne peut leur proposer qu'une sélection limitée de produits".
"Nous condamnons cette dérive qui remet en cause le principe de libre choix du praticien, qui détruit la relation de proximité et de confiance entre le patient et son professionnel de santé et qui rend impossible tout suivi", poursuit-elle.
Mais selon elle, "cette dérive n'est pas inéluctable. La liberté de nos concitoyens de choisir de plein gré de consulter leur opticien doit être réaffirmée et préservée".
Plusieurs opticiens et syndicats, dont le lunetier Alain Afflelou, ont assigné en justice des mutuelles comme la MGEN (Mutuelle générale de l'Education nationale) pour distorsion de concurrence, leur reprochant d'avoir leur propre réseau d'opticiens.
Mais selon cette mutuelle, le réseau permet un meilleur contrôle de la qualité et des prix fixés par les opticiens ainsi qu'une meilleure prise en charge de l'assuré mutualiste.
Un arrêt de la Cour de cassation de mars 2010 a donné tort à la MGEN.
La Cour européenne de justice (CEJ) a été saisie également de cette question. Des tribunaux français ont préféré ne pas se référer à l'arrêt de la Cour de cassation, mais attendre le résultat de la saisine de la CEJ.
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