Bientôt, la greffe de tête ?
La question semble tout droit sortie d'un scénario de science-fiction et pourtant, la prouesse d'une transplantation de tête pourrait devenir possible dans deux ans.
Il s'appelle Sergio Canavero, il est neurologue. Son nom vous dit peut-être quelque chose. Il est connu pour avoir "réveillé", une jeune Italienne de 20 ans plongée dans un coma végétatif depuis deux ans. Sa dernière actualité vient d'être publiée dans la revue médicale Surgical Neurology International. Selon le neurologue italien, la transplantation de tête d'un individu sur le corps d'un donneur pourrait voir le jour dans les deux ans à venir.
Si la faisabilité de l'intervention paraît irréaliste, Sergio Canavero n'a pas été le seul à réfléchir à ce type de défi. Dans les années 70, le Pr Robert J. White avait déjà réalisé cette intervention sur des singes. Certains des animaux cobayes avaient même réussi à survivre à la greffe mais l'expérience avait été stoppée et les singes transplantés, euthanasiés. À l'époque, les têtes avaient pu être greffées mais les connexions nerveuses entre le greffon et le receveur n'avaient pas été réparées.
Aujourd'hui, le Pr Canavero semble avoir résolu ce problème. La solution ? L'utilisation de substances biologiques "collantes" fusogéniques permettrait de "reconnecter" les fibres nerveuses.
Le neurochirurgien explique que "la tête du receveur sera placée en hypothermie entre 12°C et 15°C. Les chirurgiens auront alors une heure pour réaliser la transplantation. Ensuite, on collera la tête du receveur sur le corps du donneur, on reconnectera la moelle épinière et les différentes fonctions nerveuses. Après ces étapes, l'activité cardiaque du donneur pourra être relancée. L'intervention pourrait durer jusqu'à 36 heures et mobiliser près de 100 chirurgiens".
Une greffe de tête pour qui ?
Si ce type de transplantation voit le jour sur l'espèce humaine, cela permettrait de prendre en charge les personnes tétraplégiques. D'après Sergio Canavero, les profils du receveur et du donneur sont bien précis : "Le donneur est un individu mort suite à un traumatisme crânien par exemple ou un ictus mais avec des organes sains. Le receveur doit être atteint d'une maladie neuromusculaire dégénérative ou être tétraplégique".
Le coût de cette opération est estimé à 10 millions d'euros. Le prix des équipes médicales et techniques, mais également de la prise en charge du patient post et pré-intervention.
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