Café : modifier ses habitudes de consommation et son risque de diabète ?
Une revue de détail de 120.000 profils de consommation de café, publiée dans la revue Diabetologia, révèle que les individus qui ont augmenté leur nombre de tasses bues quotidiennement ont significativement réduit leur risque de développer un diabète de type II. Rien ne prouve cependant qu'il s'agisse d'un vrai lien de cause à effet.
"Nos données apportent une preuve, inédite, du fait qu'augmenter sa consommation de café sur quatre ans et associé avec une réduction de développer un diabète de type II, tandis qu'une baisse de cette consommation est associé à un risque accru durant les années suivantes", claironnent les auteurs de l'analyse.
Le mot est lâché : il y a une association entre les données. Parmi les participants aux trois études qui ont servi de base à ce travail, certains sont passés de six tasses par semaine à huit tasses par semaine. D'autres ont réduit leur consommation, au fil des ans. En d'autres termes : ils ont changé leurs habitudes de vie, et particulièrement celles associées à la consommation de café.
Pour les auteurs, l'association observée "[est valide] quelle que soit la quantité de café consommée au départ". La corrélation porte bien "sur des modifications de consommation, et non des consommations absolues".
A noter que les études portaient sur un suivi des habitudes alimentaires de 120.000 "professionnels de santé" - et donc des personnes ayant un travail, et évoluant dans un cadre professionnel bien particulier.
Voilà donc ce que révèle l'analyse : chez les professionnels de santé étasuniens, des évolutions dans ses habitudes de vie, qui se traduisent notamment par une baisse de consommation de café, conduisent à une probabilité accrue de développer un diabète de type II (et inversement).
Des études antérieures ont bien montré un effet protecteur du café sur le développement du diabète de type II. Voilà pourquoi l'idée selon laquelle boire plus de café réduit mécaniquement le risque de survenue de cette pathologie est séduisante. Mais les données présentées dans cette étude ne permettent pas d'affirmer l'existence de ce lien.
Pour l'heure, l'évolution du nombre de tasses consommées par jour, au fil des ans, peut être au moins considérée comme un indicateur d'un changement des habitudes de vies, très vraisemblablement associées au développement du diabète. Selon les données mises en lumière par les chercheurs, une tasse de café supplémentaire consommée quotidiennement (par rapport à la quantité avalée quatre ans plus tôt) est associée - corrélée - à une diminution du risque de diabète comprise "entre 3% et 18%"(1). Chaque tasse quotidienne "en moins" est associée à une augmentation du risque compris "entre 8% et 26%"(1).
---
(1) Cet intervalle a, statistiquement, 95% de chances d'inclure le taux exact.
Source : Changes in coffee intake and subsequent risk of type 2 diabetes: three large cohorts of US men and women. Shilpa Bhupathiraju et coll. Diabetologia, Avril 2014 DOI: 10.1007/s00125-014-3235-7
Corrélation ou causalité ?
Les possesseurs de chaussures de sport ont un risque réduit de maladies cardiovasculaires, parce qu'ils font du sport, et non parce qu'ils possèdent des chaussures. Acheter des chaussures de sport dans le seul but de réduire ce risque serait confondre corrélation et causalité.