Cancer colorectal : recherche dépistage idéal
Accroître d'un tiers le nombre de coloscopies pratiquées sur les sujets à risque en France permettrait de réduire de moitié le nombre de morts par cancer colorectal. C'est ce qu'ont affirmé des gastro-entérologues. Mais la méthode de dépistage de ce cancer reste une question épineuse.
Mieux cibler les populations à risque
"Si on augmentait de seulement 30 % le nombre des coloscopies en ciblant la population qui présente un risque élevé de cancer colorectal, la mortalité par ce cancer serait divisée par deux", a assuré le gastro-entérologue Christophe Cellier, président de la Société française d'endoscopie digestive (SFED). Par "risque élevé", les professionnels de santé désignent les plus de 50 ans qui ont des antécédents familiaux directs (parents ou grands-parents ayant eu un cancer colorectal) ou les personnes qui souffrent d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn).
Pour le Dr Jérôme Loriau, chirurgien digestif au groupe hospitalier Saint-Joseph, il faut en effet améliorer le dépistage chez cette population : "Si toutes les personnes qui présentent un risque élevé de cancer colorectal ne se font pas dépister, il y a en effet un effort à faire… Il faut à tout prix sensibiliser ces patients".
Hemoccult, peut mieux faire
Pour les personnes qui ne présentent pas de risques particuliers, pas question de généraliser la pratique de la coloscopie dans le dépistage du cancer du colon, bien qu'il soit un cancer très répandu. "Cet examen, qui est invasif et nécessite une anesthésie générale, ne sera jamais un moyen de dépistage dans la population générale", insiste Jérôme Loriau. "Un dépistage généralisé, par définition, doit être facilement accepté par les patients, peu agressif, et reproductible".
Pour la population générale, le meilleur moyen de détecter une éventuelle tumeur colorectale reste l'Hemoccult®, ce test qui détecte la présence de sang dans les selles. Mais le test reste donne des résultats encore très insatisfaisants. Comme le souligne le Dr Jean-Marc Canard, gastro-entérologue : "le dépistage par Hemoccult® n'est pas suffisant".
Alors quelles solutions pour détecter efficacement à grande échelle ce cancer ? "La méthode dépistage idéale n'existe pas", admet Jérôme Loriau. "En tout cas, elle n'existe pas encore. Nous attendons beaucoup des recherches en cours. Des équipes de recherche travaillent à la détection dans le sang de cellules cancéreuses circulantes".
Un cancer répandu et coûteux
Les cancers du colon et du rectum constituent la deuxième cause de mort par cancer en France avec 17 500 décès par an et arrivent au troisième rang des cas de cancer détectés avec 40 500 cas, soit 11,1 % des 365 500 cas annuels de cancer. Selon des chiffres présentés par le Pr. Cellier, , les cancers colorectaux représentent un coût estimé de 10 à 15 milliards d'euros chaque année à la Société française d'endoscopie digestive.
Une 4e Journée nationale d'information gratuite sur la prévention du cancer colorectal par endoscopie sera organisée le 27 mars 2012 dans les cabinets de gastro-entérologie en France.
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