Cancer pédiatrique : prévenir les risques cardiovasculaires
Les personnes qui ont eu un cancer dans l'enfance sont plus exposées à des risques cardiovasculaires, ou au syndrome métabolique, à cause des traitements qu'elles ont pris. Une étude américaine, menée au St. Jude Children Research's Hospital à Memphis (Tennessee), révèle qu'une hygiène de vie saine après la maladie permet de réduire ces risques.
Les médecins ayant mené cette étude (parue le 28 juillet dans la revue Cancer) sont formels : une meilleure information concernant l'hygiène de vie doit être donnée aux enfants atteints de cancer et aux adultes ayant survécu à un cancer pendant l'enfance.
Les médicaments parfois administrés lors des traitements pendant les chimiothérapies exposent en effet les survivants à des cancers pédiatriques à un risque plus important de développer un syndrome métabolique. Ce terme désigne un ensemble de symptômes qui favorise la survenue d'une maladie cardiovasculaire, d'un diabète ou d'un accident vasculaire cérébral (AVC), une pression artérielle élevée, du cholestérol, un taux de glycémie élevé, ou un excès de graisse abdominale.
L'équipe de Kirsten Ness, de l'hôpital Saint Jude à Memphis, s'est penchée sur les habitudes alimentaires et physiques des survivants à des cancers pédiatriques. Objectif : établir si oui ou non, elles influaient sur le risque de développer un syndrome métabolique. Les chercheurs ont ainsi soumis 1.598 patients, guéris depuis au moins dix ans, à des questionnaires et des tests évaluant leur respect des recommandations.
Un risque multiplié par deux
Un peu plus d'un quart des patients ont suivi les recommandations de leur médecin en matière d'hygiène de vie. Parmi ceux qui ne le faisaient pas, le risque de développer un syndrome métabolique était multiplié par deux par rapport à ceux qui avaient une hygiène de vie saine.
L'étude conclut que les hommes souffrent principalement d'hypertension artérielle (53%), d'un taux de glycémie élevé (38%) et d'un faible taux de "bon" cholestérol (38%). Quant aux femmes, elles présentent davantage de graisse abdominale (43%), de faible taux de "bon" cholestérol (43%) et d'hypertension artérielle (41%).
"Ces résultats sont importants car ils indiquent que les adultes traités pour des cancers dans leur enfance, ont une chance d'influer sur leur propre état de santé", explique le Dr Kirsten Ness qui précise par ailleurs les éléments d'un mode de vie sain.
"Les survivants à des cancers ne devraient pas fumer. Ils devraient également adopter des habitudes saines, à savoir le maintien d'un poids normal, l'exercice d'une activité physique régulière et l'adoption d'un régime incluant fruits et légumes tout en limitant les sucres ajoutés, l'alcool en excès, les viandes rouges et le sel. Toutes ces mesures peuvent potentiellement prévenir le développement d'un syndrome métabolique", conclut le Dr Ness.
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