Centrafrique : attaque meurtrière contre un hôpital soutenu par MSF
Vingt-deux personnes dont trois membres de Médecins sans frontières (MSF) ont été tuées dans l'attaque d'un centre de soins dans le nord-ouest de la Centrafrique.
"Des hommes armés assimilés aux ex-Séléka et aux Peuls ont attaqué samedi 26 avril 2014, en fin d'après-midi, un hôpital soutenu par MSF dans la région de Nanga Boguila [à 450 km au nord de Bangui], tuant au moins 22 personnes, parmi lesquelles trois centrafricains employés de MSF", a déclaré lundi 28 avril à l'AFP un officier de la force africaine Misca.
L'organisation non-gouvernementale a confirmé la mort de ses trois collaborateurs sans autre commentaire.
Une attaque visant des biens matériels
L'attaque, qui a aussi fait une dizaine de blessés, s'est produite lors d'une réunion regroupant des représentants locaux et les employés de MSF.
"Les assaillants ont d'abord ouvert le feu sur un groupe de personnes fauchant quatre d'entre elles. Puis ils se sont dirigés vers l'hôpital où ils ont tué 15 autres personnes et trois membres du personnel de MSF", a dit l'officier de la Misca. Les hommes armés ont emporté des ordinateurs et de nombreux autres biens, "fracassant des portes des locaux probablement en quête d'argent", a-t-il ajouté.
La France qui intervient militairement depuis décembre dans cette ancienne colonie livrée au chaos a "condamné fermement" la tuerie.
"Les auteurs de cette attaque intolérable devront répondre de leurs actes devant la justice", a déclaré le ministère des Affaires étrangères qui a salué le "travail remarquable" accompli "dans des conditions difficiles et au péril de leur vie" par les employés de MSF.
De nouveaux casques bleus déployés en septembre
En déroute, l'ex-rébellion Séléka, a été au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014. Depuis le départ forcé de son chef, l'ancien président Michel Djotodia, ses combattants écument plusieurs régions de la Centrafrique que la force internationale peine à pacifier.
La localité de Nanga Boguila se situe dans une de ces zones. "Il s'agit d'une région qui n'est pas totalement sécurisée", a expliqué l'officier de la Misca à l'AFP. "[Nos] effectifs [...] ne permettent pas encore de déployer des hommes [dans des villes plus éloignées que] Bossangoa" (située à une centaine de kilomètres de Nanga Boguila).
Face aux nombreuses difficultés rencontrées par l'armée française et la force africaine, l'ONU a autorisé début avril le déploiement d'environ 12.000 casques bleus en Centrafrique. Ce déploiement ne devrait toutefois pas intervenir avant septembre.