Crottes de bique...
Le Muséum d'histoire naturelle de la ville de Genève propose une exposition sur les cacas d'animaux, baptisée KK•ZOO. Enquête sur le monde merveilleux de la crotte : de toute taille, couleur, forme, odeur… et pleine des ressources insoupçonnées.
Une crotte, c'est une crotte, vous dites-vous. Et ça ne sent pas la rose. Bref, autant s'en débarrasser au plus vite. Détrompez-vous, c'est tellement plus que ça ! Surmontez votre dégoût bien compréhensible et venez au musée, jusqu'au 21 avril 2012, visiter cette exposition amusante et instructive, sans vous boucher le nez. Le professeur Copros, un personnage fictif, sera votre guide !
Crotte à tout faire
Que ce soit les chiures de mouches, les merdoies d'oie, ou encore les moquettes de chevreuil, les excréments d'animaux remplissent toutes sortes de fonctions surprenantes. Saviez-vous, par exemple, que certains oiseaux comme le merle ou la grive se servent de leurs excréments, rendus très collants par la consommation de gui, pour bombarder sans pitié leurs ennemis ? Ou que d'autres, de manière beaucoup plus poétique, les utilisent pour entretenir leurs vergers, en déposant par son intermédiaire, les graines des fruits qu'ils mangent ?
Pour certaines bêtes, la crotte est une véritable carte de visite fumante, vectrice d'informations sur l'état de son "producteur": état de santé, ou même état émotionnel. Mais elle sert aussi de réseau social en établissant une communication à distance entre les animaux. Cette "caca-communication" permet ainsi à certains animaux de signaler leur présence, de marquer leur territoire ou de faire savoir s'ils sont à la recherche d'un partenaire sexuel.
La crotte, pièce à conviction
Avec le professeur Copros, guide fictif de l'exposition, vous pourrez également jouer aux experts et identifier des crottes de carnivores. Car pour les hommes aussi la connaissance de la crotte a son importance, et cela, les chasseurs et les naturalistes le savent bien : "si vous êtes dans les montagnes rocheuses du Canada, où il y a des grizzlys, des ours et des loups, vous apprenez très vite à reconnaître une crotte encore fumante qui signale que son auteur est encore dans les parages…", souligne Manuel Ruedi, conservateur du musée, dans les pages du "Temps".
Et que les prédateurs se le tiennent pour dit : sur une scène de crime, leurs crottes peuvent les trahir. Et même très longtemps après, car certains excréments ne se dégradent pas. Vous pourrez observer au Muséum des fossiles, des crottes de requin qui datent de… 200 millions d'années.
Pour finir en beauté cette "immersion" dans le monde du caca, l'exposition suisse vous permettra de pénétrer dans une bouse géante afin de rencontrer les acteurs qui s'y activent pour la recycler. Et réjouissez-vous : pour en savoir plus, vous pouvez acquérir le jeu de cartes associé à l'exposition.
En savoir plus
Dans les médias :
- Le Temps.ch
- "Histoire de crottes", 4 avril 2012
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