Deux médecins légistes cités à comparaître
Quand on perd un proche, il est difficile d'imaginer l'enterrer sans le voir une dernière fois et lui dire adieu. C'est pourtant ce qui est arrivé à plusieurs familles du Nord-Pas-de-Calais dont le défunt a dû être autopsié. Deux médecins légistes qui travaillaient à Lens sont cités à comparaître, ce jeudi 12 janvier 2012, devant le tribunal de Béthune pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre".
Ils risquent jusqu'à dix ans de prison. Deux médecins légistes sont accusés de "violences ayant entraîné des mutilations" et "atteinte à l'intégrité de cadavres". Ils comparaissent aujourd'hui devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Béthune. Les familles qui ont porté plainte seront là... Après l'autopsie de leur proche, certaines ont pu voir le corps atrocement mutilé, d'autres ont été privées d'un dernier regard en recevant un cercueil déjà scellé.
C'est le cas d'Hervé Louvrié, le premier à avoir dénoncé les pratiques de l'Institut médico-légal de Lens, en 2008, après le suicide de sa femme. Nous l'avions rencontré en octobre 2009.
Suite à la plainte d'Hervé Louvrié, les dysfonctionnements constatés par les autorités sanitaires ont conduit à la fermeture de l'Institut médico-légal de Lens dès la fin de l'année 2008. Mais l'association de défense des familles victimes qui s'est constituée, évalue à plus de 1 000 le nombre de corps mutilés par les deux médecins mis en accusation. Certains proches se sont suicidés après avoir vu leur défunt…
En savoir plus :
* Les réponses avec le Dr Michel Sapanet, chef de l’unité de médecine légale au CHU de Poitiers
- 20minutes.fr
- "Deux légistes accusés d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre"