Drogues : les habitudes en question
Quelle est votre consommation d'alcool, de cannabis, de cocaïne ou de Viagra® ? L'étude "Global Drug Survey", lancée le 17 novembre 2014, pose la question sans détour à plus de 40.000 usagers de drogues. L'objectif : comprendre les habitudes de consommation, pour limiter les risques.
Présentée comme la plus grande étude sur la consommation de drogues, le "Global Drug Survey 2015" (GDS) a été lancé le 17 novembre. A l'initiative du Centre de recherche anglais du même nom, ce questionnaire en ligne a pour but d'évaluer les relations usagers/drogues dans plus de vingt pays.
Anonyme et rapide, le test, qui en est à sa deuxième édition, est disponible dans dix langues. Les participants ont jusqu'au 20 décembre 2014 pour le compléter, au terme duquel les organisateurs espèrent récolter plus de 120.000 témoignages. Un objectif qui sera facile à atteindre : une semaine seulement après le lancement, le site comptabilisait déjà 42.000 participants...
Un questionnaire fouillé
Chaque participant doit sélectionner les drogues, légales ou illicites qu'il a déjà consommées. Les plus courantes comme l'alcool, le tabac, le cannabis ou la cocaïne y figurent... mais pas seulement. Le GDS répertorie près d'une centaine de substances, allant des stéroïdes anabolisants aux drogues de synthèse, en passant par les anxiolytiques.
L'accent est particulièrement mis sur les médicaments détournés de leurs usages, comme les antidouleurs opiacés ou les benzodiazépines. D'autres produits, plus étonnants figurent aussi dans la liste comme le botox ou le Viagra®...
Comprendre la consommation pour mieux la prévenir
L'objectif du GDS n'est pas de donner un état des lieux de la consommation des drogues, mais de comprendre pourquoi et comment elles sont consommées. Les auteurs sont conscients qu'il ne s'agit pas d'une étude de prévalence, puisque les personnes qui y répondent ne représentent pas un échantillon de la population générale (ici, en majorité de jeunes consommateurs).
Le but est donc ailleurs. Le GDS cherche en réalité à renseigner les professionnels de santé sur les habitudes de consommation, pour mieux mettre en place des dispositifs de prévention et de réduction des risques. Pour cela, le test évalue quels effets les usagers recherchent, pourquoi ils prennent une drogue et pas une autre. Le volet est aussi mis sur l'arrêt du produit, en demandant aux internautes de pointer les facteurs qui leur permettraient d'arrêter : "pour ma santé", "pour l'argent", "les effets ne me plaisent plus"… Répondre à cette enquête est aussi une manière d'ouvrir les yeux sur sa propre consommation et de l'estimer.
En attendant les résultats de GDS 2015 en juin prochain, le centre de recherche a d'ores et déjà développé des outils de prévention. Une application qui alerte sur sa propre consommation de drogues ou d'alcool, ainsi que des fiches de conseils pour limiter les risques (en anglais) sont disponibles gratuitement.