Epidémie de peste à Madagascar
Depuis août 2014, une épidémie de peste frappe l'île de Madagascar. Selon un premier bilan de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 40 personnes ont déjà succombé à l'infection.
Alors qu'une épidémie de peste touche l'île depuis le 31 août 2014, l'OMS met en garde les autorités sanitaires malgaches contre les risques de propagation de peste. L'organisation, qui n'a été prévenue de l'état du pays que le 4 novembre dernier, dresse le 21 novembre un premier bilan de l'épidémie. 119 cas et 40 morts ont été rapportés à Madagascar, dont un décès dans la capitale Antananarivo. Dans cette ville, "il y a maintenant un risque d'un rapide développement de la maladie dû à la haute densité de population dans la ville et aux faiblesses du système de santé", insiste l'OMS.
La difficulté à lutter contre l'épidémie
Bien que les acteurs sanitaires locaux se mobilisent, avec le soutien de l'OMS et de la Banque africaine de développement, la peste reste difficile à endiguer. En cause : la résistance des puces au deltamelthrin, un insecticide habituellement utilisé pour les traiter. La puce est le principal vecteur de la peste. En mordant un rat malade, l'insecte peut véhiculer la bactérie jusqu'à l'homme.
La Yersinia pestis, bacille de la peste, se développe en grande partie sous forme bubonique chez l'homme (gonflement des ganglions). Mais lorsque cette bactérie atteint les poumons, elle cause une pneumonie et devient transmissible de personne à personne par la toux. La forme bubonique, si elle est prise à temps, se traite facilement par des antibiotiques. Alors que la peste pneumonique est extrêmement virulente et parfois fatale en 24 heures. C'est cette dernière forme qui inquiète particulièrement l'OMS… Néanmoins, l'organisation ne demande aucune restriction de voyage sur l'île. En France, aucun cas de peste n'a été recensé depuis 1945.
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La peste, une maladie réémergente ?
Alors que la peste a décimé près de la moitié de la population française au 14ème siècle, aujourd'hui la maladie ne suscite plus d'inquiétudes. Pourtant, elle est considérée comme une maladie réémergente par l'OMS. Entre 1987 et 2009, la bactérie a tué en moyenne 117 personnes par an. 95% de ces cas provenaient d'Afrique, et notamment de Madagascar, le pays le plus touché avec 37% des décès à l'échelle mondiale.